Alors que Julian Alaphilippe arrive en très grande condition à l’approche des championnats du monde, comment faire pour lui laisser une chance de tirer son épingle du jeu face à l’intouchable Pogacar, et son quasi alter ego Remco Evenepoel ? Nul doute que la réflexion habite aujourd’hui le quotidien du sélectionneur Thomas Voeckler.
En grande forme à l’occasion des deux grandes classiques canadiennes, avec notamment une très belle troisième place au Grand-Prix de Montréal, Julian Alaphilippe a apporté la démonstration qu’il tenait une excellente condition avant les championnats du monde disputés à Zurich à la fin du mois sur un parcours exigeant correspondant à son profil. A l’arrivée du Grand-Prix de Montréal, le Français ne cachait pas sa joie ni ses ambitions en vue des Mondiaux, dans des propos rapportés par cyclismactu.net : « Je suis super motivé pour les championnats du monde, j’espère que ce sera un beau championnat du monde pour l’équipe de France. J’attends ma sélection officielle mais c’est dans un coin de ma tête. Je suis très motivé, très motivé d’y aller pour donner le maximum pour l’équipe de France. Je suis vraiment content avec mes sensations en ce moment. C’est bon signe pour la fin de saison ».
Cyclisme : Marion Rousse justifie le transfert d'Alaphilippe https://t.co/HY7h1DS7FL pic.twitter.com/zpS79RFW8A
— le10sport (@le10sport) September 15, 2024
« Ce n’était pas possible de suivre Tadej »
Mais cette ambition mondiale se heurte à une réalité intangible : Tadej Pogacar veut lui aussi le titre de champion du monde, et il apparaît aujourd’hui intouchable, comme l’a confirmé sa démonstration lors du Grand-Prix de Montréal. Après la course, Pogacar a d’ailleurs affiché sa satisfaction : « C’était amusant de courir ici. L'équipe a fait un excellent travail. C’était exactement ce que nous souhaitions, alors bravo à eux. Je n'aurais pas pu faire cela sans l'équipe. Mes jambes étaient également très bonnes, donc c'est une belle journée. Je suis très content de cette victoire sur un parcours dur et chaud, je n'ai donc rien à redire aujourd'hui. Cette victoire donne un boost et un supplément de confiance pour les deux semaines à venir. J'ai vraiment hâte de disputer les Championnats du monde, je suis prêt pour Zurich ». Julian Alaphilippe ne dira pas le contraire, lui qui a été un des derniers à rendre les armes à Montréal : « Dans le final, c'était à moi de jouer avec aussi Ilan van Wilder. C'était très compliqué de suivre le tempo des UAE dans l'avant-dernière ascension, j'ai donné mon maximum mais ce n'était pas possible de suivre Tadej. Puis je me suis reconcentré et je suis content de faire 3e, c'est la première fois ici ».
Un scénario à éviter absolument…
A partir de là, une question s’impose : comment faire pour espérer dominer Pogacar, mais aussi Evenepoel, au Mondial ? Quelle tactique adopter ? Nul doute que le sélectionneur Thomas Voeckler réfléchit déjà à la question, a fortiori maintenant qu’il sait que Julian Alaphilippe, son leader tout désigné, aura les jambes. Un élément apparaît incontournable : il faut au maximum éviter une configuration dans laquelle la victoire se joue entre les meilleurs dans le final, car alors Pogacar sera intouchable. Seule une course de mouvement, visant à placer de grosses cartes à l’avant, comme lors des Jeux Olympiques avec Madouas, apparaît potentiellement gagnante pour les Bleus, Alaphilippe profitant d’un marquage entre les équipes de Pogacar et Evenepoel pour se glisser dans un contre à une cinquantaine de l’arrivée, dans l’idée de faire la jonction avec l’échappée. Tel pourrait être le scénario idéal. Mais la marge de manœuvre sera très étroite c’est certain.