Séraphin : « Je ne peux pas me laisser marcher dessus »
La rédaction

Cloué sur le banc en début de saison, Kevin Séraphin saisi sa chance à Washington. La nuit dernière, il a cartonné devant Philadelphie : 14 points, 7 rebonds, 3 passes décisives et 2 contres en35 minutes !

Erwan Abautret : Depuis quelques semaines, tu sembles enfin avoir trouvé ta place dans l'effectif des Wizards...
Kevin Séraphin : Oui on me fait plus confiance et ca se traduit dans mon temps jeu. En passant plus de temps sur le parquet, j'ai pris confiance. J'ai travaillé pour ça, maintenant, je prends les choses comme elles viennent, tout peut aller si vite en NBA.

E.A : Il faut être patient en NBA...
K.S : C'est exactement ça ! Patient et bosseur sinon on peut attendre longtemps (Rires)

E.A : L'arrivée d'un nouvel entraineur en cours de saison t'a redonné le sourire ?
K.S : C'est sûr, je ne faisais pas du tout partie des plans de Flip Saunders, il ne comptait pas du tout sur moi, alors le voir partir ne pouvait qu'arranger ma situation. Depuis son départ, j'ai d'ailleurs pu montrer que je pouvais apporter à l'équipe. On m'a donné ma chance, j'étais prêt je n'attendais que ça.

E.A : Tu as eu un accrochage avec Marcus Camby, un vétéran de la Ligue. C'est aussi ça, faire sa place en NBA.
K.S : La NBA est un monde à part. Le jeu des intérieurs est très physique et je ne peux pas me laisser marcher dessus, sinon tout le monde va croire que je suis un petit jeune joueur sans caractère. Cette histoire a fait parler de moi, mais je préfère me faire remarquer par mes performances malgré tout, même si ce genre de choses permet un plus de s'affirmer.

E.A : Si pour toi, tout va mieux, la saison des Wizards reste chaotique. C'est quoi le projet de la franchise ?
K.S : Pour cette fin de saison, nous voulons gagner un maximum de matchs. Les playoffs sont malheureusement hors de portée pour cette année. Pour l'avenir, nous avons beaucoup de jeunes joueurs. Depuis le changement de coach, on sent qu'il y a une nouvelle cohésion dans l'équipe. On peut construire quelque chose de fort.

E.A : Tu te projettes dans ce projet ? Ne voudrais-tu pas rejoindre une équipe qui joue les playoffs ?
K.S : Je ne suis pas quelqu'un qui fuis, donc je ne vais pas fuir la situation dans laquelle nous sommes. Nous ne gagnons pas beaucoup, mais je reste convaincu que nous pouvons faire quelque chose. Construire prend du temps, mais j'ai envie de faire partie du projet des Wizards et découvrir les playoffs avec cette équipe.

E.A : A titre personnel qu'attends-tu de cette fin de saison ?
K.S : La première des choses, c'est de continuer à jouer (rire) et faire des stats. Bosser à l'entraînement et confirmer en match. Maintenant que j'ai eu ma chance, je ne vais pas lâcher comme ça.

E.A : Cet été, il y a les JO avec l'équipe de France. Il va y avoir une énorme concurrence notamment chez les pivots...
K.S : (Soupir), Il y a vraiment beaucoup de monde, ça va être très dur d'obtenir son billet pour Londres. Ian (Mahinmi) a fait un super début de saison avec Dallas, Joakim (Noah) fait encore une bonne saison avec Chicago, Ronny a été blessé mais il revient bien avec Miami et Boris, c'est Boris, encore plus avec les Spurs !

E.A : Justement, que t'inspirent les transferts de Boris et Ronny ?
K.S : Je suis vraiment content pour eux. Ils méritent de jouer dans des équipes qui visent le titre. Quitter deux équipes moyennes, pour atterrir dans deux des meilleures franchises de la Ligue, c'est super. Je pense que Ronny va vraiment apporter au Heat avec son énergie. Et puis Boris aux Spurs, c'est vraiment le style qui lui convient parfaitement, ça va être sympa de suivre les playoffs.

E.A : Tu vois une des deux équipes gagner le titre ?
K.S : Je vois plus Oklahoma avec Kevin Durant remporter le titre. Ils sont vraiment complets sur chaque poste. Malheureusement, il n'y a pas de Français dans cette équipe...

Par Erwan Abautret