Wembanyama chez les Spurs, 4 raisons d’être inquiets
Florian Barré

Synonyme de Victor Wembanyama, le « pick one » de la Draft NBA obtenu par les Spurs dans la nuit de ce mardi est une véritable raison de faire la fête à San Antonio. Le prodige français de 2,21m est perçu aux États-Unis comme le plus grand prospect de l’histoire de la NBA et aura pour objectif de redonner vie à une franchise éteinte depuis quatre saisons. Pour autant, il y a quelques raisons de voir le verre à moitié vide quant à cette collaboration historique.

Après 22 ans de règne entre 1997 et 2019, où les Spurs n’ont pas raté une seule campagne de playoffs et ont remporté 5 titres NBA, la franchise a entrepris une phase de reconstruction. Aujourd’hui cette phase est récompensée par la très probable arrivée de Victor Wembanyama lors de la Draft qui se tiendra le 22 juin prochain. Mais attention à ne pas trop s’enflammer.

1. Résister à la pression de la planète entière

Wemby, comme il est surnommé, est pressenti comme étant le jeune joueur intégrant la NBA avec le plus de potentiel depuis une éternité, surclassant même parfois un certain LeBron James au même âge selon certains observateurs. Une pression monstre repose donc sur les épaules de l’intérieur français. Jamais un joueur n’a autant fait parlé de lui avant d’arriver dans la grande ligue.
Kevin Durant, LeBron James, Stephen Curry… Tous sont impressionnés par la palette technique de Wembanyama malgré sa très grande taille. Le principal intéressé a par ailleurs donné son point de vue quant à la pression qu’il pouvait ressentir : « J’ai beaucoup de responsabilités, mais pas de pression même si je sais que ma présence change la donne pour les adversaires. […] La draft n’est pas une finalité. Ça ne vaut presque rien si on ne fait rien ensuite. » avait lâché le futur joueur des Spurs fin avril.

2. Être sur les traces de Tony Parker, ça n’a pas que du bon

Autre raison pour laquelle il est difficile de s’enthousiasmer à 100% pour Victor Wembanyama et les Spurs : l’image de TP refait toujours surface lorsqu’on parle de la franchise texane. Il aurait en effet peut-être été bénéfique pour le joueur de 19 ans qu’il écrive sa propre histoire, loin de celle de son prédécesseur à qui on risque de le comparer pendant de longues années. Durant plus de 15 saisons, Tony Parker a brillé en NBA, remportant quatre titres de Champion avec San Antonio. Wemby s’est exprimé après le résultat de la Loterie et il n’a pas montré la moindre inquiétude à ce sujet : « Ça ne m'inquiète pas du tout. C'est un honneur. Les gens ont des attentes, je le sais, mais elles ne surpassent pas les attentes que j'ai envers moi-même. » Tony Parker s’est d’ailleurs empressé de montrer l’immense fierté qu’il a ressentie après la grande annonce : « Yesss il va au Spurs !!! Tellement fier de toi » a balancé l’ancien meneur sur Twitter à l’égard de son cadet.

3. Quid de l’entraîneur à San Antonio ?

Être entraîné par Gregg Popovich est à la fois une bénédiction et une interrogation. À 74 ans, le légendaire coach des Spurs n’a jamais été aussi près de la retraite. Si la future présence de Victor Wembanyama pourrait lui donner envie de rester encore un peu, rien n’assure que les méthodes seront toujours aussi pertinentes qu’à l’époque de David Robinson et Tim Duncan - deux numéros uns de Draft que S.A. a récupéré avant les années 2000 et qui ont fait les beaux jours de la franchise. Pour espérer la réussite des Spurs, Popovich et ses dirigeants devront préparer l’avenir afin d’avancer sereinement et ça veut potentiellement dire qu’il faudra trouver un entraîneur avec les épaules assez larges pour recevoir le flambeau de Coach Pop.

4. Un effectif assez faible sur le papier

À l’inverse d’un Gregg Popovich vieillissant, les Spurs ne possèdent aucun joueur de renom dans leurs rangs. La grande majorité de ceux-ci ont moins de 25 ans et aucune star en devenir n’a émergé pour l'instant. S’il est difficile de mettre Wemby dans une boîte, on l’imagine évidemment jouer un rôle d’intérieur. Il reste donc un vide assez clair au poste de meneur. Tre Jones n’apporte pas encore les garanties nécessaires à San Antonio pour viser les playoffs malgré une bonne progression en 2022-2023 (12.9 points en moyenne) et Devonte’ Graham a terminé la saison régulière blessé. À moins qu’il ne joue au poste 1, ce qui est peu probable, Wemby aura besoin d’être mieux accompagné qu’il ne l’est actuellement sur le papier. L’intersaison s’annonce donc haletante même si rien n’urge pour l’heure ! 

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