NBA : Wembanyama, Coulibaly, Rupert, Cissoko... Quel avenir pour les Français draftés
Kevin Laborde -
Rédacteur en chef adjoint
Diplômé à Bordeaux, titulaire de la carte de presse depuis 2009. Des débuts chez Sport24, puis L'Équipe, avant de rejoindre Le 10 Sport. Spécialiste foot, avec un profil orienté mercato, je suis également passionné par la NBA, LA Ligue, qui a tout compris. Incapable de rester insensible devant une étape du Tour de France.

Quatre Français ont été choisis la nuit dernière lors de la Draft NBA. En plus du très attendu Victor Wembanyama, Bilal Coulibaly, Rayan Rupert et Sidy Cissoko découvriront la grande ligue américaine prochainement. Avec quels espoirs et quelles ambitions ? Analyse avec Erwan Abautret et Thomas Dufant du média First Team.

La trajectoire folle de Coulibaly

Quelques minutes après Wembanyama, son coéquipier chez les Mets 92, Bilal Coulibaly était choisi en numéro 7 par les Indiana Pacers et immédiatement récupéré par les Washington Wizards. Une trajectoire folle pour celui qui « il y a un an n’était pas dans le top 100 dans les projections de Draft », lâche Erwan Abautret. « Pour moi, c’est l’exemple qui prouve que le plus important pour ces gamins c’est de jouer. Sa fin de saison et ses playoffs en LNB ont permis à sa cote d’exploser ces dernières semaines. Ça doit donner des idées aux jeunes qui espèrent être draftés dans le futur. Il faut être dans des projets jeunes où tu joues. » Le duo de First Team compare BilalCoulibaly à Nicolas Batum à ses débuts. Et souligne le fait qu’il est le premier joueur drafté par les Wizards dans leur reconstruction récente. « Dallas et les Spurs le voulaient aussi énormément, mais c’est finalement Washington qui l’a récupéré en montant un trade pour l’avoir. Les Wizards démarrent une reconstruction. Et il est leur premier joueur drafté dans ce nouveau projet. Ça compte toujours. Il y a tout à faire. Son objectif c’est de s’installer en NBA, de progresser et de performer. Je préfère le voir à Washington plutôt que dans un effectif ou ça aurait été bouché », lâche Thomas Dufant, appuyé par Erwan Abautret : « Ils n’auront aucune ambition collective la saison prochaine. La seule ambition qu’ils auront, ce sera de développer leurs jeunes joueurs. J’espère qu’il pourra trouver un rôle dans cet effectif, car quand on n’est pas une star, c’est ce qui est le plus important en NBA. »

Déception pour Rupert

Si Wembanyama et Coulibaly ont vécu des soirées de rêves, Rayan Rupert a lui connu l’une des premières déceptions de sa jeune carrière. Invité dans la green room, le Français qui avait choisi de rejoindre les New Zealand Breakers l’an dernier espérait être drafté au premier tour, mais a finalement dû attendre que les Portland Trail Blazers le choisissent en 43e position. « On était déçu pour lui. Il s’est blessé au poignet cette saison. Il est revenu, mais pas aussi fort qu’en début de saison. Il était sortie de la rotation en finale avec les Breakers. Il y avait pourtant une belle hype ces derniers temps suite à ses entraînements avec des équipes NBA. C’est assez surprenant au vu des rumeurs, maintenant est-ce que le calcul d’aller en Nouvelle-Zélande était aussi bon que cela ? L’année pré-draft est vraiment importante… », explique Erwan Abautret. Pour Thomas Dufant : « Il va falloir qu’il ait une force de caractère pour rebondir. C’est la beauté de la NBA, tu as toujours d’autres chances de te montrer. Lui sont objectif c’est de jouer, gratter des minutes et montrer de quoi il est capable. Il devrait faire des aller-retours en G-League la saison prochaine. Des joueurs français qui ont du potentiel et qui n’arrivent pas à s’imposer en NBA on en voit trop depuis six, sept ans. J’espère qu’il va y arriver lui. » Et Erwan Abautret d’enchaîner : « Tout était limite trop beau pour lui. Il sortait de l’INSEP, il avait une cote incroyable, il part en Nouvelle-Zélande, il apprend l’anglais, on l’attend top 15 à la Draft... Peut-être que cette déception va lui apporter une forme de petite rage qui peut lui manquer depuis le début de sa carrière dans son jeu. 'Tu ne m’a pas pris au premier tour ? Ok, je vais tous vous marcher dessus maintenant'. C’est peut-être un mal pour un bien.  Il y a plusieurs façons de rentrer en NBA. Réussir en NBA ce n’est pas seulement bien dribbler, bien shooter il faut avoir plus faim que les autres. »

Cissoko avec Wembanyama

Enfin, un quatrième français a eu la chance d’être drafté la nuit dernière. Après une saison en G-League, Sidy Cissoko évoluera la saison prochaine chez les Spurs avec VictorWembanyama. Pris en 44e position, le Français a une vraie carte à jouer. « C’est un physique monstrueux, il peut jouer trois positions. Il est peut-être descendu un peu bas, mais il rejoint une bonne organisation et puis il est Français et mine de rien, ça compte. Autour de Victor ça peut, peut-être jouer », lâche Erwan Abautret. Thomas Dufant détaille : « Cette franchise adore les Français. Les Spurs considèrent que le joueur français est un joueur qui arrive mature dans son jeu, que tu peux mettre dans n’importe quel système et qui globalement est un garçon intelligent. Ils aiment les Français. Ils leur ont souvent donné leur chance. À termes, il peut vraiment être dans une rotation et avoir des minutes. Il va défendre, tu peux lui donner la balle avec les remplaçants, il va créer du jeu pour lui, pour les autres. Je ne sais pas s’il est déçu d’avoir été pris en 44e position, mais je suis sûr qu’il est ravi d’aller chez les Spurs avec Victor. Il y a tout à faire chez les Spurs et c’est à lui d’aller chercher des minutes au training camp et à la Summer League qui va commencer prochainement ».

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