Ancien joueur de tennis vainqueur notamment de Roland Garros, Yannick Noah est revenu sur le racisme qu’il a vécu dans sa carrière à travers une anecdote.
Après l’assassinat de Georges Floyd par des policiers américains, Yannick Noah fait partie des nombreuses personnalités issues du monde du sport à s’être indigné contre l’acte raciste subit par un citoyen afro-américain. De passage dans le podcast Génération Do It Yourself, de Matthieu Stéfani, l’ancien vainqueur de Roland Garros ému par l’expansion du mouvement Black Lives Matter a évoqué la question du racisme. Le Français est revenu sur une anecdote personnelle vécue à Johannesburg en 1978.
Yannick Noah raconte l’ambiance d’un match pendant l’apartheid
« Je ne sais plus l’heure exacte, mais disons que les sessions démarraient à 14h, et moi, on me faisait jouer à 11h pour s’assurer qu’l n’y ait personne. Je gagne mon 1er tour et le stade était vide, sauf un petit coin pour les ‘non blancs’, un petit triangle tout en haut du stade qui était plein de noirs, d’Indiens qui m’encourageaient forcément. C’était très étrange, l’acoustique. (…) Il y avait 8 000 places dans le stade et seulement 400 mecs dans un coin en train de gueuler. J’ai compris qu’à partir de ce moment, j’étais noir partout. C’est le regard de l’autre qui décide de ce que tu es. Arthur Ashe m’en avait beaucoup parlé, je ne réalisais pas. Je suis né de l’amour d’une blanche et d’un noir. Je n’étais pas révolté, j’étais concentré. Je me suis dit que j’avais un rôle à jouer, il fallait que je gagne », confie YannickNoah.