Yannick Noah, qui craint de ne voir aucun Français titré cette année encore à la Porte d’Auteuil, a tenté de leur prodiguer des conseils pour y parvenir. Problème : c’est sans doute trop tard.
En juin 2013, cela fera 30 ans qu’aucun Français n’a remporté un tournoi du Grand Chelem et, par extension, Roland-Garros. Une éternité. Yannick Noah, dernier vainqueur tricolore d’un Majeur à la Porte d’Auteuil face à Mats Wilander, tente de comprendre pourquoi. Et n’a pas la langue dans sa poche. « Pas mal de joueurs restent hermétiques à toute forme de conseil ou de critique et sont souvent entourés de courtisans qui les caressent dans le sens du poil, analyse l’ancien n°3 mondial sur Eurosport.
« Je tournais au steak-salade-tennis » Conscient que les champions français ont du mal à se conditionner avant d’évoluer devant leur public, il leur donne la clé qui a fait son succès. « Pour se donner une chance, il faut être prêt à adopter une vie d'ascète pendant deux-trois mois. Moi, j’avais deux mois de tournois dont six sur terre battue. Et huit jours, enfermé chez moi avec Patrice Hagelauer, mon kiné et des sparring-partners, je tournais au steak-salade-tennis. Six heures d'entraînement tous les jours, plus le jogging, plus les séances physiques dans la salle de gym que j'avais installée. Quand le tournoi a commencé, j'étais prêt à disputer tous les tours en cinq sets ». Oui, mais Rafael Nadal n’était pas encore né.