Finale Top 14 : Quelles chances pour l’UBB ?
Romain Amalric -
Journaliste
Journaliste depuis 20 ans, je suis homme de terrain de Canal+ sur le Top 14 et la ProD2 et correspondant pour Radio France

Grande première pour l’Union Bordeaux-Bègles qui va découvrir le prestige d’une finale de Top 14 ce soir à Marseille. Une jolie récompense pour la formation de Yannick Bru et pour cette génération de joueurs qui truste les premiers rôles depuis plusieurs années. Mais pour soulever le Bouclier de Brennus, il va falloir gravir la dernière marche, la plus haute, le Stade Toulousain.

A quelques heures de la finale, les pronostics sont assez catégoriques. Il n’y a qu’un favori pour succéder au Stade Toulousain : Le Stade Toulousain lui-même. Les hommes d’Ugo Mola ont survolé le championnat de Top 14, malgré les doublons et la Coupe du monde, et surfe encore sur leur sixième étoile en Coupe des Champions gagnée à Tottenham face au Leinster. Antoine Dupont et ses coéquipiers semblent en effet bien difficile à battre, sûrs de leur force, et cohérents dans leur rugby de mouvement et d’initiative si caractéristique. Dans l’histoire, le Stade a déjà gagné 22 des 28 finales de Top 14 que le club a disputé, et notamment les 9 dernières. Comment donc l’UBB, dont c’est la première aventure à ce stade de la compétition peut réussir à contrer une telle machine à gagner ?

Les ballons portés de l’UBB

D’abord, prenons acte que dans le rugby, comme dans beaucoup d’autres sports, tout peut arriver, tout n'a pas été anticipé. Un carton jaune, un carton rouge, une blessure d’un joueur cadre tôt dans le match… Autant d’aléas, qui favorise l’indécision du résultat final et donne du piment au scénario du match. Mais ce n’est pas quelque chose de souhaitable, pour aucune des deux équipes. Car c’est aussi par le jeu que la décision peut se faire. Statistiquement, Toulouse marque beaucoup d’essais. Il faudra donc que les Bordelais soient très solides en défense. La base ! Mais Toulouse en encaisse beaucoup aussi. Notamment sur ballon porté. Comme ce fut le cas contre La Rochelle en demi-finale. Et l’UBB a dans sa panoplie un joli pack capable, notamment après une touche, de venir enfoncer la défense toulousaine. Mais côté bordelais, la lumière peut aussi venir de la ligne de trois-quart dont on a vanté les prouesses tout au long de l’année et qui a alimenté le récent XV de France. Avec des joueurs comme Buros, Penaud, Depoortère, Moefana et Bielle-Biarrey, les Girondins ont les armes pour « envoyer du jeu » et jouer de leur vitesse. Comme ce fut le cas lors de leur victoire en championnat à Chaban-Delmas contre Toulouse en mars dernier (31-28).

Jalibert, le coup de poker

Autre raison d’espérer côté Bordelais, le retour de Mathieu Jalibert et Ben Tameifuna dans l’équipe de départ. A la surprise générale, les deux hommes annoncés dans un premier temps comme forfait, seront bien là. Mais pas forcément à 100%. C’est un coup de poker (et de bluff) tenté par l’UBB qui a surement besoin de ses cadres pour se rassurer face à un tel obstacle. Sûr que « Big Ben » va apporter du poids en première ligne face à Rodrigue Neti (Cyril Baille est blessé). Mais c’est surtout la patte de Mathieu Jalibert qui va changer le visage offensif des Bordelais. En son absence, la ligne d’attaque bordelaise a souvent manqué de créativité et de justesse, notamment dans le jeu au pied. A voir si sa blessure à la cuisse ne lui fait pas défaut. Mais si l’ouvreur bordelais est en forme, et que son pack tient le choc, alors on assistera peut-être à un match un peu plus indécis. Donc à une très belle finale.

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