Décidément, la saison du Stade Français ne ressemble à aucune autre. A la ramasse en Top 14, le club parisien doit faire face à un scandale homophobe et sexiste. Deux joueuses ont dénoncé des propos désobligeants de la part de leur directeur sportif. Une affaire prise très au sérieux par la formation, qui a diligenté une enquête interne. Mais celle-ci a été faite dans des conditions loin d’être idéales.
Nouveau scandale à Paris ? Deux joueuses du Stade Français ont pris la parole pour dénoncer des propos sexistes. « Au départ, c'était envers les joueuses. C'est toutes des bouffeuses de chattes, elles ne savent pas jouer au rugby, elles feraient mieux de se doigter dans les vestiaires'' : il disait ça devant moi, sur d'autres filles. Quand il a compris que j'étais en couple avec une femme, il m'a dit ''toi aussi tu es une bouffeuse de chattes, c'est parce que tu n'as pas connu le vrai sexe masculin''. De là sont venues des allusions répétées. » a dévoilé Laura dans des propos rapportés par L’Equipe. Une autre joueuse déclare : « À partir du moment où il a demandé des photos de ma poitrine pour voir où est mon piercing, ou qu'il reluquait mes seins quand j'arrivais au stade pour voir sur quel téton j'ai un piercing, j'ai dit stop. J'ai contacté les filles qui, je sais, étaient parties à cause de lui, mais aussi des filles du Stade Français » a-t-elle déclaré.
Le Stade Français lance une enquête
Très vite, la direction a lancé une enquête interne pour faire la lumière sur cette affaire. « On a tout de suite pris le sujet en main, à bras-le-corps. Toutes les filles, toutes les femmes bénévoles, dirigeantes, etc., qui pouvaient être en contact avec lui, devaient être interrogées pour qu'on ait une vision la plus globale possible » a confié François Davoine, secrétaire général de l’association du Stade Français.
Les critiques se font de plus en plus nombreuses
Mais ces investigations ont été énormément critiquées .Tout d’abord parce qu’elles ont été lancées durant les vacances de Noël. Or, peu de témoins sont sur place. Au final, seulement douze joueuses ont été interrogées. Pour sa défense, l’association précise qu’il a fallu agir très vite. Mais au club, cette explication ne convient pas. Les personnes visées évoquent « une parodie d'enquête », un travail « qui ne ressemble pas à grand-chose ». Finalement, le directeur sportif a écopé d'un blâme, est mis en retrait de l'équipe Élite 2 pour la fin de la saison et conserve le reste de ses prérogatives - dont l'encadrement de l'équipe cadette. Une sanction jugée trop clémente par les membres de l’équipe féminine. Il n’est pas certain que la colère s’estompe dans la capitale.