Finn Russel, la fine lame du chardon
Romain Amalric -
Journaliste
Journaliste depuis 20 ans, je suis homme de terrain de Canal+ sur le Top 14 et la ProD2 et correspondant pour Radio France

Ouvreur libre et génial, Finn Russel est le maître à jouer du XV du Chardon. Il fait briller l’attaque écossaise par ses feintes ou ses coups de pied inspirés. Ce dimanche, il sera une nouvelle fois un danger pour la défense des Bleus. 

Pour les supporters du Racing 92, il est unique, talentueux et imprévisible. Parfois auteur d’une boulette qui coute des points, il frustre pour son talent gâché. Mais le plus souvent, il est à l’initiative d’actions offensives de grande classe. C’est le jeu quand on s’appelle Finn Russel et qu’on s’autorise beaucoup de liberté. Heureusement, il sent les coups. Et il les joue bien. Les Bleus savent qu’il ne faudra pas lui laisser la moindre marge de manœuvre. 

Précis au pied 

Attention à la caricature, Finn Russel n’est pas qu’un bon joueur de ballon balle en main. C’est aussi un allumeur de pétard. Ce dimanche, il y aura des grosses chandelles dans le ciel de Saint-Denis et quelques ballons millimétrés en diagonale sur les ailes. Car l’Ecosse use du pied bien plus qu’on ne l’imagine. Avec déjà plus de 1000 mètres gagnés au pied depuis le début du Tournoi, Finn Russel est le premier artilleur de la compétition. Une progression évidente donc sur le pragmatisme des Ecossais et leur sens de l’occupation. 

Spécialiste de la feinte 

Russel donne le ton du match. C’est lui qui tape haut, qui occupe, qui fait jouer autour de lui... C’est lui qui donne le rythme. Il voit le jeu et profite des moindres intervalles. Il n’est pas mécanique, il est créateur.  Feinte, passe ou pied ? Il prend la décision tardivement et s’adapte à son vis-à-vis. Difficile donc de défendre sur ce style de joueur. D’autant qu’il a dans sa valise mille-et-une feintes pour tromper ses adversaires. Depuis le début du Tournoi, Finn Russel est en pleine bourre. A l’image de sa deuxième période contre le Pays de Galles durant laquelle il a étalé toute sa panoplie : précision du jeu au pied, passes de génie, occupation du terrain... Une masterclass qui a écœuré les Gallois. A 30 ans et 46 sélections, Finn Russel est épanoui. Méfiance donc. 

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