Un seul petit point permet aux Springboks de battre l’Angleterre
Romain Amalric -
Journaliste
Journaliste depuis 20 ans, je suis homme de terrain de Canal+ sur le Top 14 et la ProD2 et correspondant pour Radio France

Au bout d’une demi-finale terne et arrosée, les Springboks ont battu les Anglais (16-15) et retrouveront la Nouvelle-Zélande en finale. Le match s’est joué sur une pénalité de Pollard en toute fin de match. L’Afrique du Sud reste donc en lice pour conserver son titre.

Le rugby est un sport unique. Le ballon est ovale et le rebond capricieux. Ainsi, profitant qu’une météo favorable (la pluie), un arbitre vigilant - Ben O’Keefe, le même en mieux – et un adversaire émoussé, l’Angleterre, quatrième nation européenne lors du dernier Tournoi des Six Nations, est passé tout près d’une qualification en finale de la Coupe du monde. Il n’a finalement manqué que deux petites minutes. Durant les 78 premières, les Anglais ont tenu le score dans un match qui avait tous les ingrédients pour se finir à l’anglaise. Mais à force d’abnégation dans le combat, un essai du deuxième-ligne RG Snyman à dix minutes du terme, et une pénalité d’André Pollard en toute fin de match, les hommes de Rassie Erasmus ont réussi à sortir vainqueur de la tempête. D’un seul petit point. Comme la semaine dernière face au XV de France. C’est tout ce qu’on retiendra de ce match d’un faible niveau et qui n’a eu d’intérêt que dans le money-time. Le reste n’étant que coups de pied, rucks et mêlées. Un jeu restrictif et une guerre de tranchée. Il n’y a que les Anglais pour apprécier un tel spectacle.

Une finale Blacks-Boks comme en 1995

Ainsi, la seule équipe invaincue au stade du dernier carré a finalement perdu. Le XV de la Rose peut rentrer à Londres et débriefer son rugby. La finale du 28 octobre opposera les All Blacks aux Springboks, les deux seules nations avec trois étoiles. Et samedi soir prochain, il y en aura bien une qui glanera un quatrième titre historique. Nouvelle-Zélande – Afrique du Sud, une affiche de prestige qui ne sera pourtant que la deuxième entre les deux nations. La première était en 1995, en Afrique du Sud, dans un contexte différent et, désormais on le sait, une équité toute relative. Les Springboks l’avaient emporté, pour l’histoire. Les Blacks eux étaient malades. Même avant le match. La finale de 2023 aura donc des airs de revanche, surtout après la dernière leçon du mois d’août lorsque les Boks ont infligé une défaite humiliante aux Blacks, à Twickenham, en préparation du Mondial (35-7). Depuis, l’automne est tombé sur la France. Désormais il pleut sur Saint-Denis. Cela peut tout changer sur une finale.

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