Antoine Dupont : La bombe est lâchée !
Guillaume de Saint Sauveur -
Journaliste
Diplômé d’Ecole de Journalisme à Paris. Spécialisé football, et plus particulièrement sur le mercato. Fan du PSG et du Stade Français.

En décidant de s'opposer publiquement à la LNR au sujet du salary-cap et en prenant ouvertement la parole afin de défendre les intérêts des joueurs, Antoine Dupont a provoqué une bombe qui a suscité par la suite de vives réactions dans le rugby français. Et la LNR s'est même accordée un droit de réponse envers la star du Stade Toulousain.

Jeudi dernier, dans un entretien accordé à l'AFP, Antoine Dupont avait allumé la mèche au sujet du salary-cap avec une masse salariale limitée à 10,7M€ par an aux clubs de Top 14, et ce à minima jusqu'en 2027 : « Les règles du salary-cap nous empêchent d’utiliser notre image individuelle à travers des contrats de pub classiques. Aujourd’hui, la majorité des joueurs de l’équipe de France se sentent restreints par ce système. On nous demande de citer tous nos partenaires, même ceux qui ne sont pas liés au club. Ils veulent connaître à la limite tout notre patrimoine. On arrive dans une chasse aux sorcières où ils veulent démasquer les tricheurs, mais ça en devient ridicule », lâchait le demi de mêlée du Stade Toulousain et du XV de France. Un coup de gueule qui a ait l'objet d'une bombe puisqu'il a suscité un certain nombre de réactions dans le rugby français.

Ugo Mola soutient Dupont

Lundi soir, à l'occasion de la Nuit du Rugby, Ugo Mola assuré la défense d'Antoine Dupont sur cet épineux sujet du salary-cap : « Les propos d'Antoine sont motivés par des choses clairement problématiques dans notre milieu. Évidemment le salary-cap est quelque chose d'important pour justement niveler et parfois ne pas connaître l'hégémonie d'un club ou l'autre. C'est délicat dans ce que je vous dis mais si vous vous amusez à regarder les rencontres, on ne gagne pas quand même les mains en haut du guidon tous les ans. Il y a bien une raison à tout ça (…) Et ce n'est pas que pour qu'Antoine gagne le plus d'argent, parce que je peux vous assurer, je ne suis pas son banquier, mais ce n'est pas là que ça se joue. C'est plus sur la capacité que les acteurs soient protégés parce qu'aujourd'hui je pense que peu de personnes ont conscience de ce que représente l'impact physique du rugby moderne. C'est devenu très costaud, il faut être préparé, c'est beaucoup de sacrifices avec des carrières de plus en plus courtes. J'estime, en tout cas au même titre qu'Antoine, mais que d'autres je l'espère, qu'ils méritent d'en être des acteurs privilégiés », lâche l'entraîneur du Stade Toulousain. Et ce n'est pas tout...

La LNR répond cash à Dupont

Emmanuel Eschalier, le directeur de la LNR, a lui aussi rebondi à ces propos de Dupont en défendant sa position : « Tout le monde sait qu’il y a une discussion qui est engagée sur l’évolution du salary-cap. A partir de 2027. Ce sont les travaux qu’on ouvre cette semaine, les premiers ateliers avec les clubs. On va aborder tout le sujet, le montant du salary-cap, les crédits internationaux, les outils de contrôle, les procédures disciplinaires. Tous les sujets vont être mis sur la table (...) Il n’y a aucune chasse aux sorcières, souligne néanmoins l’intéressé en réponse à l’influent international tricolore. Notre objectif est tourné vers l’intérêt général du rugby professionnel. Encore une fois, le salary-cap c’est une option qui nous permet de consolider les modèles économiques des clubs, d’assurer l’équilibre du championnat, tout en gardant un top 14 qui reste de très loin le championnat le plus attractif du monde », explique-t-il. La bombe est amorcée dans le rugby français.

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