Directrice du Tour de France des femmes et consultante pour France Télévisions, Marion Rousse a démarré sa carrière sur les routes en tant que cycliste professionnelle entre 2009 et 2015. La coureuse tricolore a dû aller à l’encontre du souhait de son paternel qui l’avait interdit de monter sur un vélo pendant son enfance. Elle raconte.
Championne de France sur route en 2012 à 21 ans avant de prendre prématurément sa retraite de cycliste professionnelle trois années plus tard en raison de la précarité du métier chez les femmes, Marion Rousse a dû se battre dès sa plus tendre enfance au sein même du cocon familial afin d’avoir une chance de vivre son rêve. Son père refusait en effet catégoriquement que la jeune Marion prenne la route.
«Tu es trop jeune et en plus tu es une femme ! Donc il est hors de question que tu en fasses»
Au détour d’un échange avec Lou, la directrice du Tour de France des femmes depuis 2022 a retracé son parcours mouvementé dans le monde de la pédale rendu possible grâce à sa mère dans le plus grand des secrets. « Mon père m’a dit : « C’est hors de question. Du vélo, c’est trop dur. Tu es trop jeune et en plus tu es une femme ! Donc il est hors de question que tu en fasses ». Et comme j’étais déjà hyper bornée çà l’époque, avec l’aide de ma mère, je me suis inscrite en cachette et ma carrière était lancée ».
«Ça m’a permis en étant ado de connaître mon corps, de le voir évoluer»
Le club de vélo lui a permis d’apprendre ce qu’elle n’aurait jamais appris si elle s’était résignée après l’interdiction de son père. De plus, l’adaptation à l’adolescence et la puberté a été facilitée par cette activité en tant que jeune femme en devenir. « Pour moi, le sport pratiqué dans un club, c’est la meilleure école de la vie. Je pense que ça m’a permis en étant ado de connaître mon corps, de le voir évoluer, changer dans des périodes à l’adolescence qui sont loin d’être simples surtout quand tu es une jeune fille. Je pense que mon passé de sportive de haut niveau m’a beaucoup aidé à avoir confiance en moi ».
«On devait être 80 filles par terre et je devais être la première à tomber donc j’avais 30 filles sur moi»
Interrogée par Lou sur les dangers du vélo, Marion Rousse n’a pas caché que les progrès athlétiques et techniques pourraient engendrer des chutes plus récurrentes et plus spectaculaires que les siennes au fil de sa propre carrière au début des années 2010 chez Vienne Futuroscope et Lotto Soudal Ladies. « C’est un sport hyper dangereux le vélo, je me suis pris de belles pelles. Je me souviens d’une Coupe du monde en Chine et il y a eu une chute massive. On devait être 80 filles par terre et je devais être la première à tomber donc j’avais 30 filles sur moi. Maintenant, avec les vitesses qui sont de plus en plus excessives, malheureusement il y a de plus en plus de chutes qui font mal ».