JO Paris 2024 - Athlétisme : Les chances des médailles des Français
Thomas Bourseau

Certaines épreuves des Jeux Olympiques de Paris 2024 comme le rugby à sept, le football, le tir à l’arc et le handball ont déjà débuté depuis mercredi. Mais ce vendredi, c’est jour de fête avec la cérémonie d’ouverture de ces olympiades parisiennes. L’athlétisme reprendra ses droits que le 1er août prochain, mais le10sport.com vous fait un tour d’horizon des chances de médailles de la délégation française en athlétisme.

La cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques 2024 de Paris se déroule ce vendredi 26 juillet. Parmi les 571 athlètes français, la France doit récolter entre 40 et 50 médailles. C’est en effet le souhait d’Emmanuel Macron. Pour RMC et BFM TV, le président de la République française affirmait en avril dernier qu'il souhaitait intégrer le top 5 des nations les plus médaillées du classement final de ces olympiades parisiennes de 2024. De quoi enregistrer, si jamais l’objectif est atteint, une hausse par rapport aux 33 médailles françaises décrochées aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2021.

Macron attend entre 40 et 50 médailles, Marie-José Pérec table sur «deux ou trois» médailles en Athlétisme

Néanmoins, pour ce qui est de l’athlétisme, les chances de médailles françaises ne sont pas légion. Bien au contraire. La semaine prochaine, à compter du jeudi 1er août et les 20 KM de marche des hommes et des femmes, chaque jour jusqu’au dimanche 11 août, des épreuves auront lieu. Toutefois, aux yeux de Marie-José Pérec qui est triple médaillée d’or sur 400 mètres aux Jeux Olympiques de Barcelone en 1992 et à Atlanta en 1996, mais aussi sur 200 mètres lors des olympiades américaines, les Français ne pourraient pas espérer plus de « deux ou trois » médailles aux Jeux Olympiques de Paris. C’est en effet le constat clair que faisait Marie José-Pérec en avril dernier pour l’AFP en reconnaissant que cela allait être « très dur ».

Kevin Mayer, le plus grand espoir de médaille selon José-Pérec

Pour ce qui est de la meilleure chance de médaille pour l’équipe de France d’athlétisme, il faudra compter sur Kevin Mayer d’après Marie-José Pérec. Selon elle, il y a beaucoup, peut-être même trop, d’attentes autour du spécialiste français du décathlon qui a décroché une médaille d’argent aux JO 2016 de Rio et aux olympiades japonaises de Tokyo en 2021. « On attend beaucoup de Kevin Mayer. Je pense qu’il y a beaucoup de pression pour lui […] la place de Kevin, c’est très dur. Il y a une loupe sur lui, beaucoup d’attentes ». Toutefois, dès avril, Marie-José Pérec espérait que Kevin Mayer arrive en forme afin de tirer la délégation d’athlétisme vers le haut. « J’espère qu’il pourra se débarrasser de cette pression, qu’il arrivera non blessé car c’est un athlète assez fragile. On croise les doigts. C’est quand même le chef de file de cette délégation en athlé ».

Kevin Mayer : La blessure de la peur, le contre-la-montre est lancé pour le décathlon !

Cependant, l’espoir de Marie-José Pérec n’a pas fait long feu. Le dimanche 7 juillet dernier, lors du meeting de Paris, Kevin Mayer s’est blessé en plein 110 mètres haies et a contracté « une lésion importante de l’ischio-jambier gauche ». Le recordman du monde du décathlon avait déclaré alors tout mettre en oeuvre le 11 juillet dernier pour sa présence aux JO 2024 de Paris, « sachant qu’il n’y a pratiquement aucune chance ».

Dans la foulée de sa blessure à la cuisse, Kevin Mayer ne laissait pas beaucoup de place à une éventuelle participation aux Jeux Olympiques de Paris 2024. « C'est très dur de trouver les mots aujourd'hui. Tout paraît irréel depuis cette chute. Je touchais du bout des doigts la chance de m'exprimer dans le Stade de France aux Jeux olympiques. La route paraît bien plus longue aujourd’hui. Comptez sur moi pour utiliser chaque minute qui nous sépare du décathlon pour augmenter mes chances d'y participer ».

Blessé depuis le 7 juillet, Kevin Mayer a encore jusqu’au 2 août et le coup d’envoi du Jour 1 du décathlon au Stade de France pour se remettre sur pied et porter les espoirs de médaille de Marie-José Pérec et des Français en athlétisme.

Sasha Zhoya : le «danseur» à la ruée vers l’or au 110 mètres haies ?

Du haut de ses 22 ans, Sasha Zhoya voit très grand pour ses premiers Jeux Olympiques. Le natif de Perth (Australie) baigne dans une triple culture depuis sa plus tendre enfance, l’australienne, la française et la zimbabwéenne. Dès son plus jeune âge, sa mère Catherine l’a initié à un sport différent pour chaque jour de la semaine comme elle l’a récemment confié pour RTL.

Et dans ses souvenirs, jusqu’à aujourd’hui, elle souhaite lui faire poursuivre de manière plus approfondie sa passion de la danse. « Je sais qu'il aurait pu faire une carrière dans les arts de la scène absolument exceptionnelle et peut-être plus facile que le sport de haut niveau donc je lui propose régulièrement de changer d’avis ».

Cependant, lui faire « changer d’avis » est quasiment impossible au vu de ses ambitions (démesurées ?) XXL pour les JO de Paris. Inscrit à l’athlétisme à son entrée au collège, Sasha Zhoya est plus que prêt à en découdre. Pour L’Équipe en avril dernier, le coureur de 110 mètres, qui s’entraîne avec le double champion du monde Ladji Doucouré, ne cachait pas ses rêves les plus fous pour les JO 2024.

« C'est très rare de battre un record du monde en finale, très dur. Mais c'est l'objectif ultime. À la base, je voulais même faire médaille d'or sur les haies et le 4x100 m. Je ne suis pas dans l'équipe du relais, mais qui sait en 2028... ». Sasha Zhoya prend donc un rendez-vous immédiat avec une médaille pour les JO 2024 au 110 mètres haies et en 2028 sur le relais…

Gabriel Tual : Record français sur le 800 mètres, la médaille aux JO ?

Ce début d’été 2024 a été plutôt clément pour Gabriel Tual. Le 9 juin dernier à Rome, le coureur de 800 mètres a décroché le championnat d’Europe. Mais ce n’est pas tout. Lors des championnats de France le 30 juin à Angers, Tual a signé son record personnel sur la distance avec un temps d’1 minute et 43 secondes 99.

Ce qui lui a permis de valider son billet pour les Jeux Olympiques… mais le coureur de l’US Talence Athlétisme a encore fait mieux le 7 juillet pendant le meeting de Paris en signant le meilleur temps de l’histoire de l’athlétisme français : 1 minute et 41 secondes 61. C’est tout bonnement la cinquième meilleure performance mondiale de tous les temps.

De quoi l’inciter à viser une médaille avec le gratin de la discipline en 800 mètres à partir du mercredi 7 août prochain pour le 1er tour ? Pas vraiment à en croire ses propos tenus pour Actu Bordeaux le 11 juillet dernier.

« Je ferai tout pour arriver en forme. On ne sait pas de quoi l’avenir sera fait, je ne veux pas me focaliser sur le futur parce que c’est de la pression inutile. On gaspille beaucoup d’énergie mentalement à refaire des courses. Moi je fais au jour le jour, j’essaie de me concentrer sur ce que je sais faire, je me donnerai à fond dans tous les cas et puis on verra ce que je suis capable de faire ».

Cyréna Samba-Mayela : Après avoir conquis l’Europe, une médaille olympique ?

Le 8 juin dernier, Cyréna Samba-Mayela vivait l’une des plus belles soirées de sa jeune carrière d’athlète. Et pour cause, l’adepte du 60 mètres haies et du 100 mètres haies qui a déjà raflé 4 championnats de France a franchi un palier. À Rome, Samba-Mayela s’imposait au 100 mètres haies en 12 secondes 31 et signait alors un nouveau record de France ainsi que la meilleure performance mondiale de l’année civile 2024. De par cette prestation XXL, Cyréna Samba-Mayela devenait championne d’Europe de la discipline. De bon augure à l’approche des Jeux Olympiques de Paris dans l’espoir d’aller chercher les têtes d’affiches de la discipline le jeudi 8 août prochain sur la piste du Stade de France.

Thibaut Collet : Le digne héritier de Renaud Lavillenie à la perche ?

Sinon, Thibaut Collet (25 ans) a franchi la barre des 5,95 mètres en saut à la perche le 20 juin dernier et a donc fait mieux que les 5,94 mètres de son père Philippe. Grâce à ce record personnel, Thibaut Collet s’est préparé de la meilleure des manières possibles pour espérer titiller les favoris de la discipline pour les JO 2024. Et surtout, Collet a beaucoup de pression sur les épaules puisqu’il va devoir assurer l’héritage de Renaud Lavillenie, médaillé d’or aux Jeux Olympiques de Londres avec un saut de 5,97 mètres. Le jeune Thibaut Collet a donc le droit de rêver.

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