Un pilote français recalé en F1, ça devient une habitude
Arthur Montagne -
Journaliste
Affamé de sport, il a grandi au son des moteurs de Formule 1 et des exploits de Ronaldinho. Aujourd’hui, diplomé d'un Master de journalisme de sport, il ne rate plus un Grand Prix de F1 ni un match du PSG, ses deux passions et spécialités

Champion de Formule 2 cette saison, Théo Pourchaire espérait naturellement obtenir un baquet en Formule 1 pour 2024, ce qui était la logique pendant de nombreuses années. Néanmoins, cela fait désormais quelques saisons que ce n'est plus nécessairement le cas. Avant le pilote français, qui sera en Super Formula au Japon la saison prochaine, d'autres champions de F2 ont du patienter avant leur début en F1.

Du haut de ses 20 ans, Théo Pourchaire confirme tout son talent. Vice-champion du monde de Formule 2 derrière Felipe Drugovitch en 2022, le Français a cette fois-ci décroché le titre cette saison. Un titre de champion de F2 qui est souvent synonyme de promotion en F1, mais ce ne sera pas le cas pour Théo Pourchaire. Membre de la Sauber Academy, le jeune français est barré par Valtteri Bottas et Zhou Guanyu chez Alfa Romeo Sauber où il officie comme pilote de réserve. Par conséquent, il va devoir se montrer patient en attendant de trouver un volant en F1, ce qui ne manque pas de le frustrer.

Pourchaire déçu de ne pas être en F1

« Je suis le troisième Champion F2 de suite qui n'est pas promu en F1. L'année prochaine, malheureusement, je ne serai pas sur la grille F1, ce qui est évidemment un peu décevant, car c'est un rêve d'être pilote de Formule 1. En tant que Champion F2, je pense que je méritais ma place, mais c'est comme ça. Ce n'est pas parce que tu es titré en F2 que tu es en F1, mais franchement je suis déçu, car je suis champion, j'ai signé de bons résultats, j'ai fait de mon mieux. L'objectif qu'on m'a fixé à la Sauber Academy était de remporter le championnat, et je l'ai fait. C'est comme ça, je me concentre simplement sur l'avenir », assure Théo Pourchaire dans des propos rapportés par Motorsport.com.

Champion de F2 n'est plus syonyme de passage en F1

La frustration de Théo Pourchaire peut facilement se comprendre. Le champion de F2, qui n'a pas le droit de s'inscrire à nouveau dans cette discipline, obtient traditionnellement un baquet en F1. Ce fut le cas pendant de nombreuses années. En 2005, alors que c'était encore le GP2, Nico Rosberg obtient le titre et se voit offrir un baquet chez Williams. L'année suivante, c'est Lewis Hamilton qui est sacré et qui se voit récompensé par un volant chez McLaren. Timo Glock et Nico Hülkenberg, respectivement champions de GP2 en 2007 et 2008, débarquent également en F1 l'année suivant leur sacre chez Jordan pour le premier, et Williams pour le second. Pastor Maldonado, Romain GrosjeanJolyon Palmer et Stoffel Vandoorne vont confirmer cette tradition. Entre 2005 et 2015, seuls Giorgio PantanoDavide Valsecchi et Fabio Leimer n'obtiennent pas de baquet en F1 après leur titre en GP2.

Mais ce qui était une exception devient une norme. En effet, depuis le sacre de Pierre Gasly en 2016, les champions de F2 trouvent rarement une place en F1. L'actuel pilote Alpine avait du s'exiler quelques mois en Super Formula au Japon, comme va le faire Théo Pourchaire. Charles Leclerc et George Russell en 2017 et 2018 ont pu faire la passerelle en atterrissant directement en F1, tout comme Mick Schumacher en 2020. Cependant, Nick de Vries, champion en 2019, a du attendre 2022 pour débarquer en Formule 1, tandis qu'Oscar Piastri, qui avait pourtant enchaîner les titres en F3 puis en F2, a également du se montrer patient. Pilote de réserve d'Alpine en 2022, il a finalement rejoint McLaren cette saison. Enfin, Felipe Drugovich, champion de F2 en 2022, ne sera toujours pas sur la grille de départ de F1 en 2024. Le Brésilien sera troisième pilote d'Aston Martin derrière Fernando Alonso et Lance Stroll pour la deuxième année de suite. Autrement dit, Théo Pourchaire est donc le troisième champion de F2 de suite qui ne trouve pas un baquet en F1 l'année suivant son sacre. Espérons que ce ne soit qu'une question de temps.

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