Président du Mans, Thierry Gomez est l’un des grands artisans de la reconstruction de l’écurie sarthoise. Un club relégué dans le monde amateur, qu’il a su relever avec les années et le courage pour revenir au plus haut niveau professionnel. Choisi par Bpifrance pour rejoindre la communauté des meneurs, Le Mans FC fait partie des beaux projets du football français, avec des valeurs de proximité, de territoire et d’espoir.
C’est l’effervescence, depuis plusieurs jours, entre Mayenne et Sarthe. Deux départements voisins qui aiment à se retrouver au stade pour disputer le fameux « derby du Maine ». Le prochain a lieu ce lundi, au MMArena. Le Mans FC et le Stade Lavallois en ont été privés pendant plus de 5 ans entre 2013 et 2018. Au moment des retrouvailles, le 10 novembre 2018, l’événement a fait sensation : « C’est un derby, notre derby, explique Thierry Gomez, président manceau. Un match à part, toujours. Il y a deux ans, on les a joués ici, devant près de 20 000 spectateurs… Dans un contexte particulier, on va permettre aux gens de sortir et de se changer les idées. Malgré les conditions, on sera à guichets fermés. C’est un match particulier, il y a une rivalité historique entre les deux clubs, mais plus il y a de concurrence et de proximité, mieux c’est. Mon rêve, ce serait qu’un jour Laval, Nantes, Angers, Rennes et Le Mans soient un jour tous en Ligue 1. Ce serait magnifique pour la région, les gens… »
« Thierry Gomez est un meneur »
Si ce rêve est partagé par tous les amoureux du Grand Ouest, il passe par le retour du Mans FC parmi l’élite du football français. Et pour y parvenir, le club a été choisi par Bpifrance pour rejoindre le réseau de la communauté des meneurs et l’accompagner dans tous ses projets d’avenir. Un choix salué par Patrice Bégay, Directeur Exécutif et Communication de Bpifrance : « Le sport, c’est désormais une communauté à part entière au sein de Bpifrance : celle des meneurs. Pourquoi ‘les meneurs’ ? Parce que nous avons besoin de gens ambitieux collectivement, talentueux et optimistes au service de nos territoires. Un meneur, c’est un leader, c’est le cœur d’un collectif, capable de renverser le jeu pour provoquer le décalage qui va faire la différence et mener un groupe vers la victoire. C’est celui qui donne le rythme, c’est le premier à se mettre au service du collectif : faire marquer plutôt que marquer soi-même… Ici, au Mans, Thierry Gomez est un meneur. Il fait un travail incroyable pour porter haut et loin les couleurs son club, de sa région. C’est un président qui a pour ambition de faire du Mans FC une référence dans le domaine de la formation et ainsi valoriser les jeunes de nos territoires. C’est donc avec beaucoup de fierté que Bpifrance a souhaité s’associer au Mans FC, sur un territoire où les libertés d’entreprendre n’ont jamais cessées, pour continuer à soutenir le pays au travers d’initiatives porteuses de progrès. Le Mans FC c’est, comme le dit si bien Thierry : ‘Un club vivant’ dont le palmarès sportif démontre la qualité du travail mené par les équipes du club ». Des équipes, la ville et la région n'en manquent pas. Et c'est aussi l'un des secrets de la réussite du projet manceau : « Quand on parle ‘meneurs’, on se doit de penser au Maire du Mans, Stéphane Le Foll, un homme passionné, souligne Patrice Bégay. Mais également au dynamisme de la présidente du conseil régional des Pays de la Loire, Christelle Morançais, et à tous les entreprises du réseau Excellence de Bpifrance. »
« On le dit aux entreprises : utilisez-nous ! »
Ce travail d’équipe a notamment permis au Mans FC de revenir de « l’enfer ». Thierry Gomez raconte : « Après les difficultés financières rencontrées en 2013, nous sommes repartis au plus haut niveau. Reconstruire le club faisait partie du premier cycle, nous voilà désormais dans le second, celui de nous installer de nouveau dans le monde professionnel, durablement. Cela prend du temps. Comme cela nous a pris du temps de réexpliquer notre projet de reconstruction. Ce n’était pas gagné d’avance... Ici, le football a pris une très grande place après l’épopée du club et les 4 à 5 très belles années en Ligue 1. Il y a aussi eu l’arrivée du nouveau stade, qui a suscité énormément d’attentes. Mais il y a eu cette descente jusqu’en R1. Ça été très violent pour les gens d’ici. Il a donc fallu réexpliquer notre projet, gagner la confiance des partenaires, pas à pas. Ça a été très compliqué de remonter, d’autant plus qu’il n’y a qu’un club qui monte chaque année, jusqu’en National. Mais nous l’avons fait, avec trois montées en trois ans, de la CFA 2 à la Ligue 2. On a réussi à rallumer la flamme, au niveau du public comme sur le plan économique. Et puis notre Arena, le plus beau théâtre de la Sarthe, nous permet de vivre des matchs dans des conditions optimales. Ce stade peut redevenir le carrefour des décideurs et de toutes les couches de la population. Il a toute sa place dans le territoire, c’est une vraie chance. Et on le fait revivre de nouveau. Le Mans FC est un acteur unique dans le territoire de la Sarthe. Nous avons tous les outils pour permettre aux entreprises de pouvoir s’engager, s’exprimer, travailler ou encore grandir. Notre stade ou notre centre d’entraînement, qui dispose de toutes les structures pour organiser des séminaires, par exemple. On le dit aux entreprises : utilisez-nous ! »
« Il ne faut jamais s’endormir »
Bpifrance et Le Mans FC démarrent une nouvelle histoire avec la ferme intention de développer l’ancrage territoriale du club sarthois. Et même s’il est difficile de trouver institution sportive plus incontournable dans la région, Thierry Gomez est certain de pouvoir faire progresser et grandir son club avec la banque publique d’investissement à ses côtés : « Avec Bpifrance, nous partageons des valeurs fortes. Un ancrage dans les territoires et la mise en avant des talents. Dans cette période très incertaine, nous sommes heureux et honorés d’avoir été choisi. Symboliquement, nous avons positionné le logo de Bpifrance, sur le maillot, au niveau du cœur des joueurs. Ce partenariat va nous aider à développer nos actions sur le territoire. On pense toujours être arrivé au maximum de ce que l’on peut faire mais en réalité, ce n’est jamais, jamais terminé. Il y a des nouvelles entreprises qui s’installent, l’économie est un mouvement perpétuel. Il ne faut jamais s’endormir ».