Alors que Lionel Messi a quitté le FC Barcelone cet été puisque le club catalan était incapable de le prolonger, Javier Tebas a tenu à se dédouaner de toute responsabilité dans ce dossier et a pointé du doigt celle du club catalan dans ce fiasco.
Cet été, le Paris Saint-Germain a frappé un coup historique sur le marché des transferts en enregistrant la signature de Lionel Messi. L’international argentin qui portée numéro 30 dans la capitale française a ainsi paraphé un contrat de deux ans assorti d’une année supplémentaire en option. Ce faisant, le PSG a fructifié rapidement toutes les approches qu’il avait effectuées au cours des derniers mois dans l’optique d’enrôler le sextuple lauréat du Ballon d’Or. Seulement voilà, tout cela a été rendu possible grâce - ou à cause, c’est selon - aux problèmes financiers du FC Barcelone. En effet, en raison de sa masse salariale colossale, le club catalan était tout simplement dans l’incapacité la plus totale de renouveler le contrat de son icône argentine. Le Barça a essayé, mais il n’a finalement rien pu faire pour empêcher Lionel Messi de s’en aller dans le cadre d’un transfert libre, et ce malgré un pré-accord trouvé entre Joan Laporta et l’Argentin.
Pour Javier Tebas, le départ de Leo Messi n’était pas un choix économique
Enfin, il s’agit là de la version officielle, expliquée par le président du FC Barcelone. Et si, en vérité, le départ de Lionel Messi n’était absolument pas dû aux soucis financiers du club catalan connus de tous ? C’est tout du moins ce que laisse entendre Javier Tebas à l’occasion d’un entretien accordé à SPORT ce dimanche, le président de la Liga se disant persuadé qu’il y a quelque chose d’autre derrière la fin de l’aventure catalane de celui qu’on surnomme La Pulga. « Si le départ de Messi aurait pu être évité ? Oui. Comment ? J'en ai discuté avec Laporta personnellement, au téléphone, et avec son conseil d'administration. Ils ont cherché des solutions, si la raison était économique. Si c'est pour une autre raison, je ne peux plus l'évaluer. Je pense que la saison prochaine, avec les chiffres du Barça, nous verrons si Messi aurait vraiment pu rester ou non. Et bien que je respecte la décision du club, nous devons dire les choses telles qu'elles sont. Ce n'était pas une décision économique. J'en suis sûr. Si Laporta a serré la main de Messi, c'est parce que pendant un mois, il avait accepté l'offre avec le CVC. Il y était favorable depuis plus d'un mois. C'est pourquoi il a dit que les choses allaient bien. Il m'a même appelé deux fois pour accélérer l'accord sur le CVC parce que Messi devenait nerveux », explique-t-il. Ainsi, longtemps pointé comme le coupable du départ de Leo Messi, Javier Tebas a une fois de plus nié toute responsabilité. « J'ai supporté le choc initial, mais j'ai déjà dit dans certains tweets que ce n'était pas vrai. Au contraire, le projet CVC est un projet global pour tous les clubs de LaLiga, et le FC Barcelone en a bénéficié, non seulement en matière de dette, mais aussi de masse salariale, avec une perspective à moyen terme », poursuit-il. Mais quelle pourrait donc être la raison pour laquelle le Barça, visiblement ouvert au projet du CVC (vente de 10% du capital de LaLiga au fonds d'investissement CVC Capital Partners, finalement rejeté par le Barça, NDLR) ? Javier Tebas y voit un lien direct avec le projet de la Super League, toujours dans les tuyaux du FC Barcelone, du Real Madrid et de la Juventus contrairement à ce qui est laissé entendre ici ou là. « Le club était satisfait de l'accord du CVC pendant de nombreuses semaines et dans les dernières 72 heures, tout s'est écroulé. C'est une décision de Ferran Reverter pour influencer Joan Laporta et son entourage, et je pense qu'elle est étroitement liée à l'environnement de la Super League et à la stratégie que suit également le Real Madrid. Bien que Reverter soit un grand professionnel de la finance dans le monde de la logistique, je pense qu'il n'est pas préparé, depuis les trois mois où il est directeur général du Barça, à prendre des décisions vitales pour l'avenir économique et politique du club », a lâché Javier Tebas.
Lionel Messi sacrifié pour la Super League ?
« Si je lie le départ de Leo Messi à la Super League ? Par exemple. Et c'est une décision qui pourrait avoir un impact énorme sur l'avenir du Barça. Et n'oublions pas qu'il ne reste que trois équipes en lice, et que sur les 42 clubs professionnels espagnols, 39 ont accepté l'accord. Sur les 42 clubs professionnels espagnols, 39 ont accepté l'accord. Que se passe-t-il, sont-ils tous fous ? Des hommes d'affaires du niveau de Fernando Roig ou Peter Lim ont-ils perdu la tête ou ont-ils tort ? À mon avis, l'erreur est ailleurs. Et Laporta, qui est un homme de football, a quitté la présidence en 2010. Je veux dire par là que l'industrie du football n'a absolument rien à voir avec ce qu'elle était il y a plus de dix ans », poursuit le dirigeant espagnol. On comprend bien que selon Javier Tebas, le FC Barcelone et Joan Laporta ont sacrifié Lionel Messi au bénéfice de la Super League. Une accusation lourde de sens à laquelle le président de l’écurie catalane devra certainement répondre, tandis que les comptes du club en fin de saison marqueront le point final de l’incertitude. On se rappelle notamment que Joan Laporta avait refusé l’accord avec le CVC, qui aurait donc pu sauver la prolongation de Lionel Messi, en disant qu’il ne pouvait pas « hypothéquer le FC Barcelone sur les cinquante prochaines années ». Un point de vue totalement erroné selon Javier Tebas. « C'est complètement faux. Ce n'est pas non plus vrai quand il dit que les droits audiovisuels sont en baisse. Cela n'arrive que si l'on n'y travaille pas, comme cela a été le cas pour l'Italie, la France ou l'Allemagne. Il m'a dit au téléphone qu'il était clair sur ce qu'étaient les comptes de participation et qu'il savait qu'il n'allait pas hypothéquer le club. Tout le contraire de ce qu'il a dit publiquement », justifie-t-il. Quoi qu’il en soit, Javier Tebas ne cache pas qu’il regrette la tournure des événements, le départ du natif de Rosario étant évidemment un énorme coup dur pour la Liga. « Ronaldo, Guardiola, Mourinho sont partis.... Nous avons eu la chance d'avoir les deux meilleurs joueurs du monde dans les deux meilleures équipes de la planète et, dans LaLiga, nous avons pu en profiter pour nous placer au premier rang mondial. Le départ de Messi a peut-être été le plus douloureux, car je le considère personnellement comme le meilleur de l'histoire. Il ne méritait pas de partir comme ça, non seulement du Barça, mais aussi de LaLiga ».