Mercato - OM : Les doutes se multiplient autour de Mohamed Ayachi Ajroudi...
Bernard Colas -
Journaliste
Passionné de sport, de cinéma et de télévision (à l’écran comme derrière) depuis son enfance, Bernard est journaliste pour le 10 Sport depuis 2018. Plus habile clavier en main que ballon au pied, il décide de couvrir principalement un sport adulé, critiqué et détesté à la fois (le football) et un sport qui n’en est pas un (le catch).

Au cœur de l'actualité depuis un mois, Mohamed Ayachi Ajroudi continue d'intriguer, et la réputation de l'homme d'affaires franco-tunisien ne cesse de se détériorer au fil des témoignages de ceux qui l'ont approché.

Doit-on réellement croire au projet de rachat de l'OM présenté par Mohamed Ayachi Ajroudi ? Depuis un mois, l'homme d'affaires de 68 ans monopolise l'attention avec Mourad Boudjellal. Le binôme a multiplié les entretiens avec la presse afin d'afficher leurs ambitions colossales avec l'Olympique de Marseille, mais rapidement, l'excitation a laissé place au doute chez les supporters. En effet, l'apparition de Mohamed Ayachi Ajroudi dans ce dossier n'a pas rassuré les observateurs, le Franco-Tunisien disposant d'une réputation peu reluisante dans le milieu. Une image peu flatteuse qui se confirme au fil des témoignages.

L'ombre du Stade Gabésien plane encore sur Ajroudi

Il y a quelques semaines, le journal Marianne s'était attardé sur le passif d'Ajourdi en allant à la rencontre de personnes l'ayant côtoyé ces dernières années. « Ajroudi est l'archétype de l'homme d'affaires ambitieux du Maghreb : après quelques coups dans le business, il cherche à étendre son influence dans la politique, le football ou la télé. Sauf que lui, il s'est raté dans ces trois domaines », expliquait notamment un homme d'affaires. Sa première expérience dans le football ne parle effectivement pas en sa faveur avec un passage raté au Stade Gabésien de fin 2018 à juin 2019, club tunisien relégué en deuxième division et impliqué dans plusieurs affaires, dont une avec la FIFA. « Ceux qui suivent le football tunisien tous les jours savent ce qu’il a fait au Stade Gabésien, et quand tu sais ça, tu auras tout de suite le spectre de Kachkar (ndlr : Homme d’affaires canadien au coeur d’un vrai-faux rachat de l’OM en 2007). Lui, c’est que du paraitre. Dans un palace, il reste à la table la plus importante, mais il ne commande que des cafés. Et j’ai des amis qu’il a escroqués. Au moment où l’argent devait sortir, il a disparu, et il ne l’a pas fait qu’une fois », lâchait Romain Molina au début du feuilleton vente de l'OM.

« Comment a-t-on pu imaginer qu'il reprenne l'OM après son passage à Gabès ? », se dit-on en Tunisie

Ce mercredi dans La Provence, des observateurs du football magrébin confirment la tendance concernant Mohamed Ayachi Ajroudi « Sa présidence a été un échec, l'équipe était pérennisée en D1 depuis 2012 malgré les finances pas faramineuses, raconte notamment Sofiane, animateur du site internet Ettachkila traitant de l'actualité du sport tunisien. Comme ces dernières semaines avec Marseille, il a déjà fait des déclarations d'intérêt similaires pour reprendre le Club Africain (champion d'Afrique en 1991). Est-ce que ça a abouti avec le CA ? Non ». De son côté, Nessim Ben Gharbia, journaliste franco-tunisien, s'interroge encore sur les espoirs fondés sur le candidat au rachat de l'OM : « Comment a-t-on pu imaginer qu'il reprenne l'OM après son passage à Gabès ? On a entendu parler de sommes incroyables. S'il a autant d'argent, pourquoi n'a-t-il pas développé le Stade Gabésien ? En Tunisie, avec quelques millions d'euros bien utilisés, on peut jouer le titre. Il est très fort dans les effets d’annonce, comme sur les réseaux sociaux. En Tunisie, son coup de comm’ sur l’OM n’a pas pris, les gens n’ont pas considéré ses intentions sérieuses. » Il faut dire que le Franco-Tunisien serait un habitué de ces excès de communication, « la technique de l'effet de levier », expliquait une personnalité du monde de la culture à Marianne. « Beaucoup d'effets d'annonce pour polariser l'attention, la garder maintenue sur soi le plus longtemps possible, avant d'appliquer la stratégie de l'échec, comme il le fera avec l'OM. Être sûr de perdre, et reporter la faute sur le camp d'en face en passant pour le bon samaritain à qui on a mis des bâtons dans les roues », précisait-il. 

Une nouvelle tentative d'Ajroudi à prévoir ?

Alors que Frank McCourt a officiellement fait savoir ces derniers jours qu'il n'envisageait pas d'ouvrir les négociations avec le tandem Boudjellal-Ajroudi, l'homme d'affaires franco-tunisien pourrait donc prochainement allait au bout de cette technique de l'effet de levier. Mais avant cela, un ultime coup de poker ne serait pas à exclure d'après La Provence. Dans ses colonnes du jour, le quotidien régional explique en effet qu'Ajroudi et Boudjellal n'ont pas abdiqué pour le rachat de l'OM. D'après un ancien employé du Stade Gabésien qui s'est justement exprimé dans La Provence, l'argent ne serait pas un problème puisque l'ancien président du club tunisien serait « richissime » selon lui. De quoi rassurer les fans de l'OM ? Pas vraiment. « Il a une maison magnifique avec 80 employés, et je n'exagère pas, il se déplace en jet privé, est très décidé, dur en affaires, et s'est construit une réputation importante au niveau international. C'est un séducteur qui te fait tomber amoureux. Mais sur le plan du foot, c'est un petit dirigeant », conclut-il.

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