L’implication grandissante de Doyen Sports dans les mouvements de l’Olympique de Marseille sur le marché des transferts, comporte plusieurs risques.
Dans le monde très douteux des transferts de joueurs de football il y a Jorge Mendes, surpuissant agent de Cristiano Ronaldo ou de José Mourinho. Maintenant, il y a également Doyen Sports, fond d’investissement au bras long, personnifié par Nelio Lucas, jeune et dynamique patron qui fait son business sur la tierce propriété des joueurs. Officiellement, c’est interdit par la FIFA, mais le fond d’investissement a trouvé d’autres moyens pour contourner la règle. Après le FC Porto ou encore le FC Séville, DS regarde vers la France et l’Olympique de Marseille, club avec lequel il a coopéré l’été dernier.
« Le souci de Doyen Sports ? L’indépendance des clubs »
Certains y voient une aubaine, d’autres, un véritable danger pour les clubs et le football français. « Le plus gros souci, c'est l'indépendance des clubs » a expliqué à l’Équipe Romain Decool, avocat qui a entamé un doctorat sur le sujet à l'université de Nice. « Ils font tout de A à Z, ils sont même présents dans les clubs. Et TPO ou pas, ils voient le joueur comme un actif financier » Ainsi à court terme, Doyen Sports pourrait aider les clubs français comme l’Olympique de Marseille ou encore l’AS Monaco à tenir la route face aux grosses écuries européennes. Mais pourrait également leur prendre beaucoup d'argent...
« Quand on gagne, on gagne beaucoup, mais quand on perd… »
Quoi qu’il arrive, quand Doyen Sports prête de l’argent il est sûr de le récupérer. Car le fond d’investissement a plusieurs moyens pour s’assurer du remboursement, notamment sur les intérêts que rapportent les sommes prêtées. « C'est une technique de financement d'une simplicité absolue, ça n'a rien à voir avec l'esclavage. Ça fait sortir de l'argent du monde du foot ? Oui, mais ça en fait aussi entrer » a souligné Jean-Michel Marmayou, directeur du centre de droit du sport à l'université d'Aix-Marseille. « Il y a des tas de sociétés cotées en Bourse dont on ne connaît pas les actionnaires. Il faut arrêter avec les fantasmes. Dans l'immobilier, l'énergie ou la Bourse, il y a déjà des possibilités de profits considérables, moins risqués : dans le foot quand on gagne, on gagne beaucoup, mais quand on perd, on perd aussi beaucoup ».