Mercato - ASSE : Le Prince du Cambodge contre-atttaque après l'échec de son projet !
Dan Marciano -
Rédacteur
Titulaire d'un Master de droit international, je me suis rendu compte au bout de mon parcours universitaire qu'il était important d'évoluer dans un domaine que l'on apprécie. Du jour au lendemain, j'ai décidé de mettre fin au rêve de mes parents, qui voyaient en moi un futur avocat, pour vivre de ma passion : le sport. Depuis, je couvre les mercatos et l'actualité sportive en essayant d'informer au mieux les lecteurs.

Ecarté par Roland Romeyer et Bernard Caïazzo, le prince du Cambodge Norodom Ravichak n'entend pas baisser les bras comme l'a reconnu son avocat, Maître Carlos Bejarano.

En septembre dernier, un mystérieux candidat officialisait son intérêt pour l’ASSE, mise en vente par Roland Romeyer et Bernard Caïazzo. « Je souhaite m’investir à long terme et prendre soin de l’ASSE. Si nous nous entendons, j’apporterais des moyens suffisants pour réaliser ces ambitions et permettre à Saint-Étienne de retrouver sa splendeur » avait annoncé Norodom Ravichak , membre de la famille royale du Cambodge. Agé de 47 ans, cet homme francophile était déterminé à aller jusqu’au bout, selon les informations exclusives du 10Sport.com, et était prêt à injecter 100M€ dans le club stéphanois, mais un incroyable retournement de situation a eu lieu dans ce dossier. Le 9 novembre dernier, l’ASSE indiquait qu’elle allait porter plainte contre Norodom Ravichak, accusé d’avoir fourni de faux documents au cabinet KPMG. « Ils disaient qu'il avait 500 millions d'euros… Ce sont des conneries ! Normalement, les acheteurs sérieux ne parlent pas. Ils ne parlent pas parce que c'est dans leur intérêt. Quand je vois des gens parler dans les médias, la plupart du temps, c'est parce qu'ils ne sont pas sérieux et qu'ils n'ont pas d'argent » a lancé le Président du Conseil de Surveillance de l'ASSE, Bernard Caïazzo. Mis en cause, Norodom Ravichak a tenu à livrer ses vérités et assuré qu’il n’était pas à l’origine de cette tentative d’escroquerie : « La première, de 30M€, en juin. Refusée. Puis, plus rien. La seconde, de 60M€, plus 40M€ à injecter tout de suite dans l’actif du club, sous réserve de l’étude de la data room (…) Bien que cela m’ait vexé et que je me sois senti ostracisé, j’ai contacté maître Carlos Bejarano. Il a alors été convenu de faire appel à Prolan Group SA, une structure financière basée à Genève, en Suisse, et qui travaille avec la Deutsche Bank (...) Je n’ai jamais émis ce document ni rencontré Philippe Soulié, le patron de Prolan, à qui j’ai demandé des comptes. »

Le déroulé des faits selon l'avocat du Prince

Avocat de Norodom Ravichak, Maïtre Carlos Bejarano est sorti du silence ce jeudi. Lors d’un long entretien à But Football Club, il est revenu sur le projet de son client : « Au départ, on voulait uniquement passer par l’Asie. On fait une première proposition à 30 M€ appuyée sur Soteria Capital, qui est un gros fonds d’investissement asiatique. Sauf que KPMG nous retoque. Parce qu’il y a des règles de compliance, notamment sur les transferts d’argent. Dans notre exemple, KPMG nous a fait comprendre que les banques européennes auraient refusé un virement de 100 M€ de Bank of Asia, qui a pourtant pignon sur rue là-bas. Parce qu’ils ne connaissaient pas forcément la provenance. On réfléchit alors à un plan B. Car on a tout : le projet, l’équipe, les capitaux… Je le répète, St-Etienne est dans le cœur du Prince. Il faut chercher une banque européenne pour garantir à la demande de KPMG la provenance des fonds asiatiques. KMPG exige que ce soit l’une des deux ou trois plus grands établissements d’Europe. A ce moment-là, on entre dans les arcanes de la finance. Il faut d’ailleurs bien préciser quelque chose que les gens ne réalisent pas forcément : la manière dont les choses s'organisent. Il faut mobiliser 100 M€, sans être sûr d’acheter. La quadrature n’est pas simple. En gros, on met en place un outil qui permettra d’actionner les 100 M€ en temps voulu. On n’a pas besoin qu’ils soient là, on a besoin de montrer qu’ils seront là. D’où l’idée d’envoyer une confirmation de la Deutsche Bank ».

«  Nous sommes tombés des nues »

Maitre Carlos Bejarano ne comprend pas les accusations portées contre son client : « En septembre, lorsque KPMG nous alerte, il n'est pas question d'accusations. Mais de simple doute. Nous travaillions main dans la main. Nous avons préféré ne prendre aucun risque et avons suivi les préconisations. Nous avons donc abandonné cette piste. C'est pourquoi venir prétendre qu'il y a eu tentative de fraude est parfaitement ridicule et totalement erronée. Puis est venu le communiqué du 8 novembre, nous sommes tombés des nues ». L’avocat de Norodom Ravichak a aussi émis des doutes sur les intentions réelles de Caïazzo et Romeyer : « La première question que j'ai posée à KPMG, c’est : « Est-ce que les deux présidents sont bien vendeurs ' ». Jérôme De Bontin, lors de l'épisode Peak6, s'était expliqué publiquement. Il avait déjà, à l'époque, rencontré de nombreuses difficultés. Leur tentative de rachat s'était d'ailleurs mal terminée… Ça avait explosé pour des raisons qu'aucune des parties n'a été en mesure d'expliquer clairement. Et il y a eu une autre tentative de reprise ensuite, dont on a très peu parlé, qui a aussi échoué parce que c’était à l’époque de Mediapro. Les deux actionnaires avaient dit que le prix n’était plus le même que lorsque c'était Canal+…Je comprends parfaitement que lorsqu'on est vendeur, on cherche à en tirer le meilleur prix. Mais je ne pense pas qu'on puisse accabler un acheteur qui, de son côté, souhaite en payer le juste prix ». Désormais, quelle est la suite pour le Prince du Cambodge ? « Le prince aurait fait un formidable président, charismatique, sincère. Quand il dit que c’est un gâchis, je suis d’accord avec lui. Mais ce n’est pas encore la fin. Il rebondira » a conclu l’avocat.

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