Lancé depuis plusieurs mois, le processus de vente de l'ASSE semble clairement à l'arrêt. Et pour cause, la situation sportive des Verts ne facilite pas les choses, mais surtout en coulisses, Bernard Caïazzo ralentirait clairement les choses.
Depuis le mois d'avril, le processus de vente de l'ASSE est enclenché. Et s'il a connu de nombreux rebondissements, il est encore loin d'aboutir. En effet, après avoir repoussé les offres de Jean-Michel Roussier et Olivier Markarian, ainsi que celle du prince cambodgien Norodom Ravichak, qui aurait fourni de faux documents pour justifier ses garanties bancaires, les Verts ont toutefois annoncé être « heureux de constater que de nouveaux candidats se sont présentés avec des dossiers qui répondent aux critères demandés par KPMG et attendent avec sérénité les recommandations du cabinet d’audit à propos de ces candidats dont la capacité financière est indiscutable avec une volonté de conclure dans les meilleurs délais. » Parmi ces candidats sérieux, le projet porté par Roman Dubov, président de la société Total Sport Investments, appuyé par le milliardaire russe Sergeï Lomakin, ainsi que le projet local Serge Bueno, fondateur de Smart Good Things, déjà sponsor de l'ASSE, sont les deux qui semblent les mieux engagés. Toutefois, voilà plusieurs semaines que le processus de vente semble au point mort alors que Roland Romeyer et Bernard Caïazzo souhaitaient céder leurs parts avant la fin de l'année 2021. Il faut dire que la situation sportive de l'ASSE ne facilite pas les discussions. Le club du Forez est effectivement bon dernier de Ligue 1 ce qui incite à la prudence les investisseurs. Mais ce n'est pas la seule raison. Journaliste de RMC, Edward Jay a fait le point sur la situation au micro de l'After Foot et révèle notamment que le comportement de Bernard Caïazzo bloque tout le processus de vente.
«Entre Romeyer et Caïazzo c'est le froid polaire»
« On n'est pas obligé de croire Roland Romeyer sur le coup (ndlr : Par rapport à l'interview qu'il a livré au Progrès, notamment quand il disait qu'aucun des deux Présidents ne freinaient le processus de vente et qu'ils ne voulaient pas de place dans le futur organigramme du club). D'ailleurs, quand on enquête un petit peu, de toutes les informations qu'on a pu sortir avec toute la rédaction de RMC et les différents acteurs que j'ai essayé de rappeler pour prendre un peu de recul. On s'aperçoit qu'il y en a un, Roland Romeyer qui est en présentiel à Saint-Étienne. Il voit un certain nombre de repreneurs. On en avait parlé en Mai, un fonds asiatique représenté par des Français ou un fonds américain qui veut monter une société d'Entertainment basée en Suisse, ce qui était plus en avril-mai », explique Edward Jay, avant de pointer du doigt l'attitude de Bernard Caïazzo : « Tous ces potentiels repreneurs, physiquement, il y a des rendez-vous de pris à Lyon, à Genève, pour savoir un petit peu ce qu'il en est. À chaque fois il y a un homme, Roland Romeyer, tout seul. On est un peu comme dans la période Covid : il y a le présentiel pour certains et puis il y a du distanciel pour d'autres. L'autre c'est Bernard Caïazzo. Il est à Dubaï, il regarde un petit peu tout ça. Il y a un des repreneurs qui m'a fait cette image : "On apporte des pièces, on nous demande de passer 1 mètre 25. On passe 1 mètre 25 et puis on se dit qu'on a gagné. Et en fait non, il faut amener 1 mètre 30." Il faut amener d'autres pièces. » Par conséquent, entre Roland Romeyer, qui s'active pour vendre l'ASSE, et son partenaire qui bloque le processus, les relations sont glaciales : « C'est le cabinet d'audit KPMG qui doit gérer un peu tout ça, mais peut-être que quelqu'un téléguide derrière, qui demande des pièces en plus. En l'occurrence c'est Bernard Caïazzo. C'est un petit peu tout ça qui amène ce qu'on me dit désormais : entre les deux hommes, c'est le froid polaire. » C'est dans ce contexte que l'ASSE joue actuellement sa survie en Ligue 1. Un maintien qui devrait d'ailleurs conditionné en grande partie la vente du club...