EXCLU - Arnold Mvuemba : «Ma carrière est loin d’être terminée !»
La rédaction

Ancien milieu de terrain de Rennes et de l’OL, Arnold Mvuemba évolue désormais en Belgique, sous les couleurs du KSV Roulers. A 35 ans, il apporte toute son expérience à un groupe jeune et s’éclate dans ce nouveau rôle. Interview

Arnold, comment se passe le confinement ? Tout va bien pour vous ? Rentré en France pour le confinement, ça va très bien. Rentré pour être avec mes enfants. Tout va bien, la santé, la famille, ça va (sourire). Comment ça se passe pour vous en Belgique ? J’ai rejoint la Belgique au mois de novembre, j’ai signé au KSV Roulers. J’ai joué assez rapidement, le championnat avait déjà commencé depuis un moment. Ensuite, il y a eu la trêve en janvier, puis après ça, on a repris quelques matchs jusqu’à la fin du championnat.  Vous avez signé en deuxième division belge libre de tout contrat, après une expérience compliquée au Qatar. Qu’est-ce qui vous a séduit dans le projet ? J’ai bien aimé parce qu’il y avait pas mal de jeunes, et des bons jeunes en plus. Après, malheureusement pour eux, il y a eu un gros changement d’effectif par rapport à la saison dernière. La majorité des joueurs sont arrivés fin août, le championnat avait déjà débuté, et c’est un championnat avec pas mal de jeunes qui n’avaient pas forcément l’expérience de ce niveau-là. Les résultats n’étaient pas là. Dans les joueurs, il y avait quelques Français et pas mal de Brésiliens. Le temps que les joueurs puissent se connaître, ça a pris un peu de temps. Début de championnat assez chaotique. Il n’y a pas beaucoup d’équipes dans cette division, c’est devenu compliqué de rattraper tout. Après, moi, j’avais besoin de retrouver le plaisir et les terrains. On m’a présenté le projet de cette équipe-là, j’ai été voir les installations avant de m’engager. Le projet de venir épauler les jeunes et le fait de retrouver les terrains, ça m’a plu. Le projet et les installations étaient intéressants. La première division Belge a été arrêtée et le Club Bruges a été sacré champion. Qu’en est-il de la deuxième division ? A vrai dire, je ne sais pas. Pour le moment on n’a pas de nouvelles, peut-être que ça va évoluer dans les prochains jours, mais nous ne savons pas. Vous avez disputé 12 rencontres depuis le début de la saison avec le KSV Roulers, mais les résultats sportifs n’ont pas forcément été au rendez-vous. Comment expliquez-vous cela ? Maintenant que j’ai pas mal d’expérience dans le football, je pense pouvoir affirmer que c’est compliqué et pas chose aisée de constituer une équipe et un groupe quand un effectif est chamboulé. Quand il y a eu tout un chamboulement, ça va prendre du temps. Pas mal de Brésiliens sont arrivés, il leur a fallu s’acclimater aux nouvelles températures, à un nouveau pays. Il y avait toutes ces choses-là à assimiler assez rapidement, il n’y a pas eu de préparation d’avant-saison pour le groupe parce que la majorité des joueurs sont arrivés fin août, je pense que c’est une des causes qui fait que tu démarres mal. Puis après, quand on est dans une spirale négative, c’est difficile d’en sortir. Tu démarres le championnat avec pas mal de joueurs qui n’ont pas encore forcément l’expérience du plus haut niveau. Il faut trouver un 11 titulaire, un groupe, les remplaçants, et ce rapidement, ce qui n’est pas simple. Quand l’équipe a été trouvée, qu’on a trouvé le 11 titulaire, l’équilibre dans le groupe, tu sentais que dans le jeu, c’était beaucoup mieux. Maintenant, après la vague de mauvais résultats du début de saison, sortir la tête de l’eau c’est compliqué.

« A partir du moment où j’ai les jambes, tout est possible pour moi »

Votre contrat se termine en juin prochain avec votre club. Souhaitez-vous prolonger l’aventure, ou tenter une nouvelle expérience, pourquoi pas en première division ? Ce qui est sûr, c’est que je ne compte pas du tout m’arrêter là, ma carrière est loin d’être terminée. Je me sens encore très très bien, Dieu merci je n’ai pas connu de blessure. Lors du petit trou que j’ai eu entre ma résiliation au Qatar et ma signature en Belgique, je me suis toujours maintenu en forme, ce qui m’a permis d’enchaîner rapidement. Pour être honnête, comme pour tout le monde, ça s’est arrêté assez brutalement à cause du virus. Aujourd’hui, ce qui va primer, c’est la santé, que le moins de personnes possible soient touchées. Quand on va enfin pouvoir sortir la tête de l’eau, la vie va reprendre son cours. Pour mon avenir, je ne me suis pas encore posé la question. Je ne sais même pas si la saison va se terminer, comment ça va se présenter, et une fois de plus la santé prime. La certitude, c’est que ma carrière n’est pas terminée du tout. Après, je ne connais pas l’avenir, donc on verra comment ça se présentera. Je me prépare, je m’entraîne tous les jours. Quand on aura tous sorti la tête de l’eau on aura peut-être plus de précisions. Un retour en Ligue 1 ou en Ligue 2 serait-il envisageable pour vous à ce stade de votre carrière ? Oui, bien sûr. A partir du moment où j’ai les jambes, le goût, le plaisir l’envie du football, qui n’ont jamais disparu, tout est possible pour moi. Vous parliez de l’effectif du KSV Roulers, qui compte pas mal de jeunes joueurs. Comment expliquez-vous cette « hype » médiatique et cet engouement du public aujourd’hui autour des jeunes joueurs de football ? Les jeunes, c’est l’avenir. C’est clair que par rapport à moi, à mon époque quand on était jeunes, il y avait moins d’engouement qu’il y en a aujourd’hui. C’est les générations, les choses changent. Aujourd’hui, les jeunes joueurs arrivent beaucoup plus vite à maturité. C’est bien pour le football que ça puisse continuer ainsi, et c’est aussi intéressant parce que maintenant la concurrence est faite un peu partout, peu importe les championnats. Il y a de très bons jeunes partout. C’est bien pour le sport et pour le football. Quel regard portez-vous aujourd’hui sur votre carrière ? Je suis fier de ma carrière, de mon parcours. Ce n’est pas encore terminé. Cependant, bien que je n’aie pas de regrets, je pense que j’aurais pu mieux faire, sans rentrer dans les détails. Je suis fier de ma carrière, et j’espère qu’elle durera encore longtemps. Est-ce que ce serait possible de vous voir, un jour, sur le banc d’une équipe en tant qu’entraîneur ? Là tout de suite, non. Je ne me vois pas en tant qu’entraîneur. Rester dans le milieu du football, certainement, mais sûrement pas en tant qu’entraîneur. Propos recueillis par Hugo Kucharski

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