«Violent et conflictuel» : Le pire est à venir pour le PSG avec Luis Enrique ?
Bernard Colas -
Journaliste
Passionné de sport, de cinéma et de télévision (à l’écran comme derrière) depuis son enfance, Bernard est journaliste pour le 10 Sport depuis 2018. Plus habile clavier en main que ballon au pied, il décide de couvrir principalement un sport adulé, critiqué et détesté à la fois (le football) et un sport qui n’en est pas un (le catch).

Luis Enrique s’est complètement raté mercredi face à Newcastle (1-4), s’obstinant à rester dans un 4-2-4 qui a provoqué la lourde chute du PSG. De quoi l’inciter à revoir ses plans à l’avenir ? Peu probable à en croire la sortie après-match de l’Espagnol, qui traîne une réputation de jusqu'au-boutiste après ses passages au FC Barcelone et à la tête de la Roja.

Après le 3-5-2 de LaurentBlanc qui donne encore des sueurs froides aux supporters du PSG à l’évocation du quart de finale retour de Ligue des champions contre Manchester City en 2016, le 4-2-4 utilisé par Luis Enrique à Newcastle va lui aussi rappeler de très mauvais souvenir. Pour son deuxième match européen de la saison, le club de la capitale a pris l’eau (1-4), une défaite dont LuisEnrique est le « premier responsable » avec cette organisation qui a fait les affaires des Magpies. « Le premier et le dernier responsable », a répété l’ancien sélectionneur de la Roja.

« Il va mourir avec ses idées et ne jamais reconnaître une erreur »

Un mea-culpa qui cache un « ego surdimensionné » aux yeux de Frédéric Hermel. « Cela fait partie du personnage et de son ego. Il a un ego surdimensionné, confie le journaliste qui a suivi l’entraîneur du PSG en Espagne. Dire qu’il est responsable, c’est aussi affirmer son ego. Quand Luis Enrique dit qu’il est responsable, il défend son système et assume. Il dit être responsable mais aussi qu’il a raison. Quand Ancelotti fait un système avec cinq milieux dans le derby contre l’Atletico (défaite 3-1 du Real, le 24 septembre), il dit être le responsable et il dit qu’il s’est trompé. Luis Enrique c’est un jusqu'au-boutiste. Après c’est un très bon entraîneur mais il va mourir avec ses idées et ne jamais reconnaître une erreur. »

Difficile alors d’imaginer Luis Enrique retenir les leçons de cet échec, alors que ce plan tactique n’avait déjà pas porté ses fruits à Clermont (0-0) le week-end dernier. Tout porte à croire que l’entraîneur du PSG va en effet persister. « Je pensais que c’était le meilleur pour l’équipe. Je le pense toujours », disait-il après la déroute parisienne. Un entêtement dont ont l’habitude les Espagnols.

« Il nous envoie tous ch*** en disant 'Moi j’ai raison, parce que moi je suis un génie' »

« Il suffit qu’on le critique sur quelque chose pour qu’il s’enferme dedans. Cela s’est encore vu de manière plus forte en sélection où il avait beaucoup plus de pouvoir qu’au Barça, se souvient FredHermel, le spécialiste du football espagnol sur RMC. Par exemple, il a été longtemps sans convoquer des joueurs du Real Madrid. Dans la presse madrilène, il a été accusé de le faire parce qu’il est très mal parti du Real Madrid quand il était joueur. Il a été accusé d’être dans le ressentiment contre le Real Madrid.Plus on l’accusait, moins il convoquait les Madrilènes. Il s’enfermait là-dedans. »

Une obstination qui s’est d’ailleurs vue face à Newcastle, LuisEnrique préférant sortir ManuelUgarte pour l’entrée de Vitinha à l’heure de jeu, plutôt que de repasser à un milieu à trois qui avait répondu présent au début de la saison. « Ce système-là, c’est de la m****, c’est nul. Personne ne joue comme ça. Non seulement il aligne ce système au départ et le milieu du PSG prend l’eau de toute part. Mais quand il peut ajuster en cours de route, il nous montre qu’il ne changera pas, fustige Daniel Riolo sur RMC. Il nous envoie tous ch*** en disant 'Moi j’ai raison, parce que moi je suis un génie'. Les génies incompris, c’est un truc que je ne supporte pas. »

Des critiques qui devraient rester sans réponse concrète de la part du nouvel entraîneur parisien, et même créer à terme un cercle vicieux avec la presse. « Luis Enrique est bien sûr très entêté mais c’est un entêtement qui vient surtout des critiques, estime FrédéricHermel. Il suffit que l’on critique, par exemple, son système contre Newcastle, ou le fait de faire jouer tel ou joueur, pour qu’il s’entête. Il a un rapport toujours violent et conflictuel avec la presse. Plus on va le critiquer, plus il va s’entêter. » Au vu des réactions dont est la cible LuisEnrique, le 4-2-4 pourrait donc être encore d'actualité un certain temps.

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