Le maintien miraculeux du PSG en 2008, il dévoile tous les secrets de l’époque !
Alexis Bernard -
Rédacteur en chef
Footballeur presque raté, j’ai choisi le journalisme car c’est l’unique profession qui permet de critiquer ceux qui ont réussi. Après avoir réalisé mon rêve de disputer la Coupe du Monde 2010 (en tribune de presse), je vis de ma passion avec le mercato et les grands événements sportifs comme deuxième famille.

Avant que les Qataris ne rachètent le PSG, l’écurie parisienne est passée tout près de la catastrophe en 2008. La bande à Pauleta a frôlé la descente en Ligue 2 en obtenant son maintien dans la 38e et dernière journée de Ligue 1. Une mission sauvetage pilotée par Michel Moulin, qui livre aujourd’hui les secrets de cette aventure à jamais gravée dans l’histoire du club comme dans les mémoires des supporters.

Au sortir d’une nouvelle défaite contre Caen (3-0), le 19 avril 2008, le PSG pointe à la 18e place de Ligue 1. Aux portes de la Ligue 2 à quatre journées de la fin du championnat, le club décide de faire appel à un homme : Michel Moulin. Entrepreneur à succès, le fondateur de Paru Vendu porte à son actif quelques exploits dans le monde du football en conduisant notamment le Red Star, alors en National, en demi-finale de Coupe de la Ligue mais surtout le club d’Istres jusqu’en Ligue 1 (2003-2004), après l’avoir repris dernier de Ligue 2 dix-huit mois auparavant. Fin connaisseur du football et forte personnalité, Michel Moulin a pour mission de sauver ce PSG qui coule à vue d’œil. « C’est Sébastien Bazin qui est venu me chercher, raconte Michel Moulin. Le club n’allait pas bien, il m’a demandé de l’aider à se sauver. Et c’est ce que nous avons fait ».

35 000 euros de prime

Tous les amoureux du PSG se souviennent du fameux match contre Sochaux, lors de la 38e journée. L’ouverture du score d’Amara Diané (23e), l’égalisation sochalienne de Guirane Ndaw à un quart d’heure de la fin du match et le but libérateur à la 83e minute, encore l’œuvre du jeune Diané, héros de tout un club. Une victoire (1-2) qui permet à Paris d’éviter la catastrophe d’une descente en Ligue 2. Michel Moulin se souvient : « Quand j’arrive, je dis immédiatement aux joueurs que tout ce qu’il s’est passé avant, je m’en fous. Vous avez fait des erreurs, vous n’avez pas gagné des matchs… Je m’en fous. Moi, ce que je vois, c’est votre potentiel. Alors on remet tous les compteurs à zéro. Et on démarre le championnat maintenant, avec quatre matchs au programme. Je vous propose un challenge, très simple : finir dans les trois premiers. Si vous finissez dans les trois premiers sur ce championnat à quatre matchs, vous toucherez une prime de 35 000 euros. Tous. Même les petits jeunes. A l’époque, certains ne touchaient pas 5 000 euros, alors imaginez l’impact d’une prime de 35 000 euros... »

Mission accomplie

« Pour moi, c’était crucial de ne pas parler de maintien, poursuit le président fondateur du 10 Sport. C’était une prime de challenge, un classement sur quatre matchs. Le sens des mots, à ce moment-là, est primordial. Et pour incarner ce défi, j’ai installé un tableau dans le vestiaire avec le classement des équipes sur ce championnat à quatre journées. Tous les jours, les joueurs passaient devant et pouvaient voir à quel point c’était possible. Parce que je savais pertinemment qu’en gagnant nos quatre matchs, on se maintiendrait. Et ça a galvanisé tous les joueurs… » Avec Landreau, Camara, Yepes, Mendy, Sakho, Rothen, Luyindula et Pauleta, le PSG aurait largement pu viser mieux cette saison-là. En ne perdant aucun des quatre derniers matchs de la saison (2 nuls, 2 victoires), Michel Moulin a réussi son pari. Avec la suite que l’on connaît, le maintien miraculeux et quelques années plus tard l’arrivée des Qataris.

Articles liés