Hakimi accusé de viol : Coup de théâtre au Maroc ?
Dan Marciano -
Rédacteur
Titulaire d'un Master de droit international, je me suis rendu compte au bout de mon parcours universitaire qu'il était important d'évoluer dans un domaine que l'on apprécie. Du jour au lendemain, j'ai décidé de mettre fin au rêve de mes parents, qui voyaient en moi un futur avocat, pour vivre de ma passion : le sport. Depuis, je couvre les mercatos et l'actualité sportive en essayant d'informer au mieux les lecteurs.

Alors que le parquet de Nanterre a requis la mise en accusation d’Achraf Hakimi pour un procès devant la cour criminelle des Hauts-de-Seine pour des faits de viol, le Club des Avocats au Maroc est sorti de sa réserve. Dans un communiqué publié ce 1er août, l’organisation dénonce de multiples entorses aux principes fondamentaux du droit

Achraf Hakimi de nouveau dans le viseur de la justice. L’affaire remonte à février 2023, lorsque la presse française révèle qu’un joueur du PSG est visé par une enquête pour viol. L’international marocain, qui a toujours nié les faits, est mis en examen un mois plus tard. Depuis, l’instruction s’est poursuivie discrètement, jusqu’à la signature du réquisitoire définitif du parquet, le 1er août 2025. Le juge d’instruction doit désormais décider si Hakimi sera renvoyé ou non devant la cour criminelle. Il risque jusqu’à 15 ans de prison.

Le Club des Avocats au Maroc monte au créneau

Mais pour le Club des Avocats au Maroc, représenté par son président Me Mourad Elajouti, la procédure comporte de nombreuses failles. Dans son communiqué, l’organisation dénonce un « déclenchement inhabituel » de l’enquête, en l’absence de plainte formelle, de certificat médical ou de constatations médico-légales. Me Elajouti s’inquiète d’une instruction menée « sous forte pression médiatique », qui aurait, selon lui, compromis les garanties d’impartialité et de respect de la présomption d’innocence, pourtant inscrites dans la Convention européenne des droits de l’homme et dans le Code de procédure pénale français.

Une commission va être mise en place

Autre point souligné : l’absence d’éléments matériels solides. Le communiqué affirme que la procédure repose essentiellement sur une déclaration unique de la plaignante, sans témoin direct ni expertise indépendante. Me Elajouti rappelle que la jurisprudence de la Cour de cassation a déjà estimé qu’« une simple déclaration ne peut suffire à justifier un renvoi criminel ». Enfin, le Club critique la lenteur de la procédure : « Près de deux ans et demi se sont écoulés entre la mise en examen et le réquisitoire définitif, en violation flagrante du principe du délai raisonnable. » Pour garantir un procès équitable, l’organisation annonce la mise en place d’une commission indépendante chargée de suivre la procédure étape par étape et de veiller au respect des droits fondamentaux.

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