Vente OM : Douche froide pour Marseille avec l’Arabie Saoudite ?
Arnaud De Kanel

Jeudi, un prince saoudien a livré une interview qui ne cesse de faire réagir. Le dénommé Abdullah Saad Abdulaziz Al Saud a évoqué un possible rachat de l'OM par l'Arabie saoudite, mettant ainsi le feu à Marseille. Mais une question se pose depuis cette prise de parole : qui est-il et quel est l'importance de son rôle au sein du royaume. Un spécialiste de la géopolitique du sport a donné des explications qui refroidissent les ardeurs des supporters marseillais. 

Comme souvent, il est de nouveau question d'un possible vente de l'OM. Et cette fois-ci, c'est un prince saoudien qui est venu mettre une pièce dans la machine en évoquant dans un entretien accordé au média Carré, un possible intérêt pour le rachat du club phocéen. Mais selon Jean-Baptiste Guégan, spécialiste de la géopolitique du sport, cette déclaration ne vaut pas grand chose. 

«Il faut arrêter de donner la parole à n’importe quelle personne»

« Quand on regarde sa branche de la famille, il n'est pas au cœur du pouvoir et il ne s’exprime pas au nom du royaume saoudien ou de MBS. C'est un prince parmi d'autres. Aujourd’hui leur communication est carrée, ce n’est pas comme ça que cela se passe. Il faut arrêter de donner la parole à n’importe quelle personne parce qu’elle est saoudienne et qu’elle porte l’habit traditionnel. C’est excessif. Quand on demande à quelqu’un si c’est une bonne idée d’investir à Monaco ou Marseille, il ne va pas dire non. Mais là, avec l’Arabie saoudite, il ne faut pas oublier qu’il y a une politique d’Etat construite avec une planification, celle du plan Vision 2030. Ce n'est pas aussi amateur », a-t-il confié à RMC SportAbdullah Saad Abdulaziz Al Saud n'aurait aucune responsabilité dans le monde du sport en Arabie saoudite.  

«Ce n’est pas quelqu’un qui est susceptible d’avoir une quelconque responsabilité»

« Ensuite, sur la liste des acteurs saoudiens de l'industrie du sport, ce prince en question n'est pas un acteur reconnu. Aujourd’hui, ce n’est pas quelqu’un qui est susceptible d’avoir une quelconque responsabilité parmi les milliers de princes que l’on va trouver en Arabie saoudite. Être prince en Arabie saoudite, c’est commun et cela ne signifie pas que vous êtes aux commandes ou proche de MBS. C'est un peu comme s’appeler Dupont en France en exagérant. Ce prince Abdullah Saad Abdulaziz Al Saud, on ne sait rien de ses capacités financières. Et dans le cadre de la politique saoudienne, ce n'est pas ce type d'individu qui s'exprime. Pour tout ce qui est investissement, c’est le PIF (le fonds souverain, NDLR) et c’est Yasir Al-Rumayyan qui est impliqué à un niveau ou un autre. C’est le président de Newcastle qui est en même temps du PIF et qui a de vraies responsabilités. Pour faire simple, la voix et l'un des visages des Sports pour l’Arabie saoudite, c'est lui. Ensuite, pour tout ce qui est événementiel sportif en Arabie saoudite, c’est souvent Turki Al-Sheikh (patron de l’Autorité générale du divertissement, NDLR). Là ce n’est aucun des deux qui parle. Abdullah Saad Abdulaziz Al Saud, on n’en avait jamais entendu parler avant », a ajouté Jean-Baptiste Guégan. Une mise au point qui vient refroidir les supporters de l'OM

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