Présent à l'assemblée générale des socios du Real Madrid ce samedi, Florentino Perez a défendu son projet de Super League et n'a pas hésité à charger l'UEFA, fermement opposé à cette compétition.
En avril dernier, douze grandes équipes européennes avaient décidé de se réunir afin de créer une compétition fermée, censée concurrencer la Ligue des champions. Appelé Super League, ce tournoi devait être géré par les douze clubs fondateurs : AC Milan, Arsenal, Atlético Madrid, Chelsea FC, FC Barcelone, Inter Milan, Juventus, Liverpool, Manchester City, Manchester United, Real Madrid et Tottenham. Un projet loin de faire l’unanimité auprès des instances. La FIFA a tout de suite apporté son soutien à l’UEFA, qui avait pris la parole par le bais de son président Aleksander Ceferin. « On est d'accord pour dire que le projet de Super League est un projet qui n'a aucun sens. La FA, la Liga, la Serie A, la FIFA, la FEF, la Premier League... Tous sont contre ces plans cyniques. On ne va pas permettre ce changement. Les joueurs qui participent à cette ligue fermée ne pourront pas jouer avec leur sélection » avait-il confié en avril dernier. Quelques jours plus tard, les clubs anglais décidaient de se retirer de ce projet, suivis par la majorité des autres équipes. La Juventus, le Real Madrid et le FC Barcelone ne se sont pas officiellement retirés, mais ce projet n'a que très peu de chances de voir le jour dans un avenir proche en raison du désistement de nombreuses formations. Toutefois, le président du Real Madrid ne lâche pas le morceau et a tenu à défendre son projet de Super League lors de l’Assemblée générale des socios qui s’est tenue samedi.
« C’est le projet qui va enfin protéger le fair-play financier et ainsi empêcher les clubs de recevoir un grand soutien financier »
Dans un premier temps, Florentino Perez a tenu à justifier la création de cette compétition, qui aurait pour but d’apporter plus d’équité dans le football : « La Super League n’est pas seulement une nouvelle compétition. C’est tellement plus. Il s’agit de changer la dynamique du football. C’est la liberté. Elle a été conçue pour que les clubs européens puissent gérer leurs propres ligues internationales. C’est le projet qui va enfin protéger le fair-play financier et ainsi empêcher les clubs de recevoir un grand soutien financier, qu’ils soient états ou non. C’est aussi de la solidarité et de l’engagement à créer une infrastructure dans le football. Malgré certaines informations toxiques, cette compétition ne se fera que si elle est compatible avec les ligues nationales ». Pour le dirigeant du Real Madrid, la pandémie de Covid-19 a bouleversé les certitudes et fragilisé les plus grandes équipes européennes. Ainsi, la création d’une compétition fermée est devenue une nécessité. « La pandémie nous a fait vivre l'un des moments les plus difficiles de notre histoire et nous a obligés à accélérer une réflexion sur l'avenir du football. La Super League n'est pas seulement une nouvelle compétition, c'est une tentative de changer la dynamique actuelle du football. C’est un projet de liberté, d'autogestion, de fair-play financier, de transparence, de solidarité et d'engagement en faveur d'une nouvelle structure du football et du respect des compétitions nationales et de leur compatibilité avec celles-ci. Il s'agit aussi du respect des supporters et de la passion du football » a déclaré Perez dans des propos rapportés par As.
« Nous devons rappeler à l'UEFA qui est le Real Madrid »
Florentino Perez s’en est pris aussi à l’UEFA, fermement opposé à ce projet de Super League. « Nous devons rappeler à l'UEFA qui est le Real Madrid. Il faudrait peut-être lui rappeler l'histoire du Real Madrid qui, depuis sa fondation, a participé à toutes les transformations et veillé à la tradition du football. Le seul club qui a participé à la fondation de la FIFA et le promoteur de la Coupe d'Europe en 1955 avec le journal L'Équipe. L'UEFA a montré son opposition et Bernabéu a souffert pendant deux ans. Aujourd'hui, nous sommes dans une situation similaire » a lâché le président du Real Madrid sous les applaudissements. La Ligue des champions a besoin de changements et ce ne sont pas les dernières réformes annoncées par l’UEFA, qui satisferont le dirigeant madrilène : « L'abondance des offres de divertissement supplante le football. Les matches peu attrayants sont la principale cause de l'éloignement des équipes des compétitions. Il est anormal que le Real Madrid et Chelsea ne se soient rencontrés qu'en Coupe d'Europe au printemps dernier, que le Bayern et Liverpool ne se soient rencontrés que deux fois en 65 ans ou que l'Ajax, quadruple champion d'Europe, ait dû passer par plusieurs tours de qualification pour participer à la prochaine édition après avoir été demi-finaliste du tournoi en 2019. Le nouveau format de la Ligue des champions ? Un format qui aggraverait encore les problèmes de la compétition ». Florentino Perez s’accroche toujours à son rêve et pourrait continuer les tractations en coulisses..