En attendant la signature de son contrat de sélectionneur pour la succession de Didier Deschamps à la fin de la prochaine Coupe du monde, Zinedine Zidane a vécu un moment de liesse aux Pays-Bas à l'été 2000 pour la finale de l'Euro. Néanmoins, Robert Pirès avoue l'avoir totalement snobé après une pique signée Marcel Desailly pour un rendu historique. Il raconte.
Le 2 juillet 2000, l'équipe de France raflait le deuxième Euro de son histoire. Et ce, au terme d'une finale d'anthologie face à l'Italie. Grâce à deux buts en particulier, ceux de Sylvain Wiltord et de David Trezeguet, auteur du fameux but en or d'une demi-volée du pied gauche expédiée dans la lucarne de Francesco Toldo (2-1).
«On va voir de quoi tu es capable maintenant»
Le sélectionneur Roger Lemerre a effectué trois changements durant la partie. Tous se sont avérés décisifs puisque les deux buteurs de l'équipe de France sont entrés en jeu et le passeur décisif du but en or également, à savoir Robert Pirès. Pour Kampo, le champion du monde 98 et champion d'Europe 2000 est revenu sur cette offrande pour David Trezeguet qu'il n'aurait pas faite s'il avait suivi son instinct. Tout est parti d'une phrase à l'oreille de Marcel Desailly. « Ce sal*pard de Marcel Desailly qui vient me chercher et me piquer. Juste avant de démarrer la prolongation, je le vois pas. Il se met juste derrière moi. Et comme ça dans l'oreille, il me dit : « On va voir de quoi tu es capable maintenant ». Mais sec et il repart. Et là je me suis dit : « mais il est fou lui, qu'est-ce qui lui arrive ? » ».
«Instinctivement je dois le donner à Zizou. (...) J'ai dit non»
De là, Robert Pirès est entré dans une transe et a refusé de servir Zinedine Zidane pour aller confronter son vis-à-vis qu'était Fabio Cannavaro. « Le problème, c'est qu'il m'a piqué ce sal*pard. La fierté, tu sais comment on est. Parce que normalement, quand je récupère le ballon, instinctivement je dois le donner à Zizou. Pourquoi, je ne sais pas, c'est comme ça. Parce que c'est le meneur de jeu, c'est Zizou et le ballon doit passer par lui. Sauf que j'ai dit non et je décide de ne pas lui donner, et de provoquer Fabio Cannavaro. De lui faire ma spéciale, qui fonctionne. Je pars, je m'arrête, et quand il s'arrête, je repars. Ce qui fait qu'il est mort. Après j'ai de la réussite, c'est que mon centre passe entre les jambes de Nesta. Et David (Trezeguet) fait le reste et tu connais la finalité ». Et le reste, appartient à l'histoire.