EDF : Benzema, le syndrome Anelka 2010 ?
La rédaction

Un attaquant de l’équipe de France qui décroche énormément, trop rarement présent dans la surface, plus souvent à gauche ou à droite... Ça ne vous rappelle rien ?

A priori, on dit bien a priori car avec cette équipe de France, une surprise n'est jamais à exclure, il n’y a aucune chance que L’Equipe dévoile prochainement, en exclusivité, les insultes de Karim Benzema envers Laurent Blanc à la mi-temps du match Ukraine-France. Entre Blanc et Benzema, après deux ans d’une relation sans nuage, c’est l’amour fou. Un coach qui a toujours placé son étoile « Karim » au-dessus de toutes les autres. Un Benzema, qui le lui rend bien sur le terrain, prêt « à se tuer pour lui » selon ses propres mots. Tout ça, c’est du lien costaud. Et donc rien de commun avec les immenses tensions entre Nicolas Anelka et Raymond Domenech, deux ans plus tôt... Pourtant, et on n’est pas les seuls à l’avoir relevé à en croire les commentaires sur les réseaux sociaux, le Benzema de France-Angleterre avait de drôles d’airs du Nicolas Anelka 2010 sur la pelouse. Aucun rapport ? Un avant-centre qui décroche à gauche, à droite, au milieu de terrain parfois, et qui se positionne finalement très rarement en vrai numéro 9, ça ne vous rappelle rien ? Durant la rencontre, le manque de présence française dans la surface a parfois surpris, y compris les centreurs français, comme Mathieu Debuchy qui s’est souvent résigné.

De grosses différences entre les deux
Mais outre la configuration affective bien différente, des différences fondamentales séparent l’Anelka 2010 et le Benzema 2012. Quand le premier ne respecte pas les consignes, le second tente de trouver des brèches où il y en a. Quand le premier est obstiné au point de rendre fou son coach le temps d’une sombre mi-temps de France-Mexique 2010, le second est tout simplement malin. En résumé, la ressemblance n’est que de façade. Laurent Blanc, trop malin pour que la comparaison lui ait échappé, et qu’il ne s’attende pas à cette question de la part des journalistes, avait senti le vent venir. Avec une réponse qui a eu le mérite de recadrer les choses. « Au Real Madrid, Karim décroche aussi. Il a une tendance à décrocher à gauche. Il s'est retrouvé entre Terry et Lescott, il a essayé de se défaire de cette tenaille. Il joue habituellement comme ça. Mais jouer face à des équipes regroupées comme l'Angleterre, ce n'est pas facile pour un avant-centre. » Quelques jours après avoir défendu Samir Nasri en avouant à demi-mot que ses consignes expliquaient son positionnement spécial, Laurent Blanc a éteint immédiatement cette polémique qui se dessinait doucement. C'est aussi ça, la différence avec 2010...