Leader technique naturel de l’équipe de France, Karim Benzema se doit de briller à l’Euro. Pour porter les Bleus et franchir l’ultime marche du très haut niveau. Premier rendez-vous, ce lundi, contre l’Angleterre.
« Pour le Ballon d’Or, il faut aussi briller dans les grandes compétitions, l’Euro, la Coupe du monde… » Le Ballon d’Or. Le sacre ultime pour Karim Benzema. Une obsession qui l’habite depuis son plus jeune âge. Mais le leader de l’attaque de l’équipe de France sait que pour atteindre son rêve de gosse, il lui faudra désormais briller sur la scène internationale. Après avoir intégré le cercle fermé des meilleurs joueurs mondiaux, au terme d’une saison exceptionnelle où il a réussi le tour de force de s’imposer au Real Madrid, l’Euro tombe à point nommé pour Benzema. L’occasion de franchir le dernier palier du très haut niveau qu’il n’a jusqu’ici encore jamais atteint.
Habitué à la pression Seul élément incontournable de l’équipe de France, avec Hugo Lloris, aux yeux de Laurent Blanc, le buteur madrilène a une une énorme responsabilité et un sacré challenge à relever. L’attente est immense et pourrait bridée sa soif de lumière. « Une grande compétition internationale reste quelque chose de différent mais je suis persuadé que ça ne lui met pas plus de pression, assure Bernard Lacombe, son ancien confident à l’OL. Quand vous êtes au Real Madrid, la pression et la remise en cause sont quotidiennes. A chaque match vous êtes attendu.Et quand on sait la confiance qu’il a en lui, je ne me fais pas trop de souci. »
Dépendant de ses partenaires Auréolé d’un nouveau statut, Karim Benzema se doit d’enfiler le costume de leader technique qui manque tant à l’équipe de France. Ce joueur décisif, capable de faire basculer une rencontre voire une compétition à lui tout seul. Comme Zidane ou Platini par le passé. « Il se retrouve avec des joueurs qu’il ne voit que tous les deux, trois mois et avec lesquels il a très peu joué, tempère Bernard Lacombe. Il n’a pas les automatismes qu’il peut avoir au Real et c’est toute la difficulté ». Benzema, lui-même, a bien conscience que son destin personnel repose en partie sur ses partenaires. « A l’Euro, je ne vais pas me mettre en tête de jouer les héros ou de vouloir tout faire tout seul. J’ai besoin de tous mes coéquipiers pour être bon. Il faudra toujours penser collectif car seul, on ne peut rien gagner. »
Lacombe : « La France a besoin de lui » Après un Euro 2008 où il avait déçu, le championnat d’Europe austro-ukrainien ne représente que son deuxième grand rendez-vous avec la sélection nationale. Une inexpérience des grandes compétitions internationales qui laisse planer quelques doutes sur sa faculté à y exceller. « Il débute au niveau international, rappelle Lacombe. Je ne suis pas sûr non plus qu’il ait beaucoup de jus parce qu’il a fait plus de 50 matchs de très haut niveau. Un Euro, c’est avant tout une histoire de fraîcheur. » De ce point de vue là, Laurent Blanc se veut rassurant. « Il est en bonne forme, ça se voit », certifie le sélectionneur tricolore. Sur la lancée de son incroyable saison madrilène, l’heure internationale a donc sonné pour Karim Benzema. Il semble prêt. Ne reste plus qu’à le prouver. « Il peut être super fort comme faire un Euro moyen, prévient Lacombe. Mais il a le talent pour. Une chose est sûre, l’équipe de France a besoin de lui s’il elle veut faire un bon Euro. » Et Benzema a, lui, besoin de briller avec la sélection nationale pour assouvir ses rêves de grandeur.