Coupe du Monde : Australie, Sénégal… L'équipe de France face au piège du premier match
Bernard Colas -
Journaliste
Passionné de sport, de cinéma et de télévision (à l’écran comme derrière) depuis son enfance, Bernard est journaliste pour le 10 Sport depuis 2018. Plus habile clavier en main que ballon au pied, il décide de couvrir principalement un sport adulé, critiqué et détesté à la fois (le football) et un sport qui n’en est pas un (le catch).

Sacrée en Russie il y a quatre années et demie, l’équipe de France défend son titre au Qatar. Pour leurs débuts, les hommes de Didier Deschamps retrouvent l’Australie, leur premier adversaire en 2018 face à qui ils avaient éprouvé de grosses difficultés. Dans l’ère moderne, les entrées en lice des Bleus en Coupe du monde ont rarement été convaincantes, de quoi inciter à la méfiance...

Pour son premier match dans cette édition 2022 de Coupe du monde, l’équipe de France a hérité de l’Australie. Une rencontre abordée très sérieusement par les Bleus, qui sortent d’une préparation cauchemardesque, marquée par de nombreuses blessures suscitant quelques interrogations. Déjà privée de Paul Pogba, N’Golo Kanté et Mike Maignan, absents de la liste, l’équipe de France a dû se séparer en cours de route de Presnel Kimpembe, Christopher Nkunku et Karim Benzema, forfaits pour le Mondial. En quête d’une troisième étoile, les champions en titre sont donc forcément attendus pour ce premier rendez-vous qui n’a pas toujours été tranquille pour les Bleus par le passé.

2018, une victoire dans la douleur contre l’Australie

En 2018, la France retrouvait déjà sur son chemin l’Australie pour lancer sa Coupe du monde. Sur le papier, la victoire semblait largement à la portée des hommes de Didier Deschamps qui ont finalement éprouvé de grosses difficultés pour venir à bout des Socceroos (2-1), grâce à un penalty d’Antoine Griezmann (58e) et un CSC d’Aziz Behich (81e), alors que Mile Jedinak était venu redonner espoir aux Australiens à l’heure de jeu (62e). Une rencontre fondatrice pour les Bleus, qui changeront ensuite de système jusqu’à la finale remportée contre la Croatie. Ousmane Dembélé et Corentin Tolisso sortiront du onze, laissant place à Olivier Giroud et Blaise Matuidi.

2010, les prémices du fiasco en Afrique du Sud

Huit années plus tôt, c’est avec un visage bien différent que l’équipe de France se présente en Afrique du Sud pour le Mondial 2010. Parmi les champions de 2018, seul Hugo Lloris figure sur la pelouse du Green Point Stadium pour la première journée du groupe A contre l’Uruguay. Les Bleus sont en manque de créativité et de réalisme face à la Celeste (0-0) et doivent se contenter du point du match nul. Le seul dans cette campagne 2010, puisque l’équipe dirigée par Raymond Domenech connaîtra ensuite deux défaites cinglantes contre le Mexique (0-2) puis l’Afrique du Sud (1-3).

2006, le nul avant un parcours historique

Un score nul et vierge qui sera également celui du match opposant la France à la Suisse (0-0) en 2006. Zinedine Zidane et ses coéquipiers ne sont pas passés loin de la correctionnelle, la Nati ayant notamment trouvé le poteau de Fabien Barthez, auteur d’une belle prestation ce jour-là. Une partie loin d’être convaincante, et la suivante face à la Corée du Sud ne rassurera pas davantage avec un nouveau nul (1-1). Avec deux points en deux journées, les Français se qualifieront pour les huitièmes de finale grâce à leur succès contre le Togo (2-0). La suite du parcours est connue, avec des affrontements devenus historiques contre l’Espagne (3-1) ou encore le Brésil (1-0), avant de chuter en finale face à l’Italie (1-1 ap 5-3 t.a.b.).

2002, le début de la catastrophe avec le Sénégal

Si les Bleus échappent au fiasco en 2006, cela n’est pas le cas en 2002. Les champions du monde en titre arrivent pourtant en Corée du Sud avec le plein de confiance, disposant notamment dans ses rangs du meilleur buteur de Ligue 1 (Djibril Cissé), de Premier League (Thierry Henry) et de Serie A (David Trezeguet). Roger Lemerre doit néanmoins faire sans Zinedine Zidane, blessé, pour l'entrée en lice contre le Sénégal. Une édition qui tourne à la catastrophe pour l’équipe de France, battue par les joueurs de Bruno Metsu (1-0). Les Lions de la Teranga atteindront les quarts de finale de la compétition, alors que la sélection tricolore sortira dès les poules, après un nul contre l’Uruguay (0-0) et un ultime revers face au Danemark (2-0).

1934, 1954, 1966, 1978, 1982… Les autres débuts poussifs

L’équipe de France a donc souvent connu des débuts difficiles en Coupe du monde, et la liste s’allonge lorsqu’on observe les participations plus anciennes. Les Bleus s’inclinent notamment contre l’Autriche (2-3) en 1934 puis contre la Yougoslavie (0-1) vingt ans plus tard, et ils n’auront pas plus de réussite face à l’Italie (1-3) en 1978 et contre l’Angleterre (1-3) lors de la mythique édition 1982. Présente dans le groupe de la mort avec le Mexique, l'Angleterre et l'Argentine en 1966, la France empochera son unique point cette année-là contre les Mexicains.

1998 et 2014, festival de buts

Mais les entrées en lice ne sont pas toujours synonymes de déception pour les Bleus, vainqueurs du Mexique (4-1) en 1930 pour le premier match de la Coupe du monde, de la Belgique (3-1) en 1938, du Paraguay (7-3) en 1958 et du Canada (1-0) en 1986. En 1998, les futurs champions du monde entament parfaitement la compétition sur leurs terres, après les absences en 1990 et 1994, en surpassant l’Afrique du Sud (3-0) au Vélodrome. Un résultat identique pour les débuts sur le sol brésilien en 2014 face au Honduras (3-0), avec notamment un doublé de Karim Benzema, grand absent côté français au Qatar.

Articles liés