Organisée cette année au Qatar, la Coupe du monde a fait l'objet de nombreuses polémiques. Entre les histoires liées à la construction des stades ou encore la question des droits de l’homme, Nasser Al-Khelaïfi s’est exprimé sur les différentes histoires autour du pays organisateur. Dans un entretien accordé à l’Équipe, le président du PSG a voulu mettre les choses au clair.
Depuis plusieurs semaines, le Qatar est au coeur de nombreuses polémiques, alors même que la Coupe du Monde n’avait pas encore commencé. Le pays organisateur est en effet pointé du doigt sur la question écologique ou encore des droits humains, concernant notamment les ouvriers morts sur les chantiers des stades et le traitement des homosexuels. Lors d’un entretien accordé à l’Équipe, Nasser Al-Khelaïfi s'est défendu.
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— le10sport (@le10sport) December 3, 2022
« Beaucoup de journalistes ont écrit sans voir »
Nasser Al-Khelaïfi est revenu sur les différentes opinions des journalistes sur le Qatar, estimant que nombre d'entre eux n'avaient pas enquêté sur le sujet avant d'émettre leurs critiques. « La première chose à dire est que nous ne sommes pas parfaits. Les choses ont besoin d'être regardées de plus près. Beaucoup de journalistes ont changé d'opinion. Il y a 20 000 journalistes en ce moment au Qatar, combien étaient venus avant ? Deux cents peut-être. Beaucoup ont écrit sans voir. J'ai trouvé ça injuste. Si les gens critiquaient la France, sans y venir, je trouverais ça injuste aussi. » Mais lorsque l’on précise à Nasser Al-Khelaïfi que des journalistes ont enquêté sur le Qatar, voici ce qu’il répond : « Mais vous savez pourquoi on nous juge comme ça ? Parce que c'est le Qatar. On est un petit pays. Des gens ne peuvent pas accepter que la Coupe du monde soit organisée ici. Aujourd'hui, je suis très, très fier. Nous sommes un peuple humble, avec le coeur sur la main. Nous, les Qatariens, on a montré au monde entier ce qu'on était capables de faire. Les infrastructures sont incroyables, il n'y a pas de mouvement de foule et c'est très familial. Toutes les cultures sont ensemble. Notre identité, c'est de cultiver la paix avec tout le monde. On accepte des gens du monde entier. Le Qatar a changé. On n'est pas responsables de tout. Nous sommes des gens bien. »
« Pourquoi les gens n'ont pas parlé de ces questions-là sur les autres Coupes du monde ? »
Face aux nombreuses polémiques, Nasser Al-Khelaïfi est également revenu sur les précédentes éditions, se demandant pourquoi ces questions n'avaient pas été posées dans ces moments-là, évoquant notamment le Mondial en Russie. « Pourquoi les gens n'ont pas parlé de ces questions-là sur les autres Coupes du monde et les autres événements majeurs ? A-t-on entendu les médias parler, faire des enquêtes ? On ne dit pas que nous sommes les meilleurs, mais on n'est pas aussi mauvais qu'on le présente. Nous ne sommes pas parfaits. Mais qui est parfait ? Personne. Nous nous sommes développés plus rapidement que n'importe quelle nation dans l'histoire, les changements apportés depuis l'attribution de la Coupe du monde (en 2010), d'autres pays ont pris des siècles pour les mettre en oeuvre. C'est certain. Et les Qatariens ne comprennent pas pourquoi. On sait qu'on doit progresser, et on l'a déjà fait. J'ai lu beaucoup de choses sur les stades. Ce ne sont pas les entreprises qatariennes qui les construisent. Il y a des multinationales qui font des profits énormes en les construisant. Pourquoi vous ne parlez pas de l'entreprise européenne ou autre qui le fait ? Nous prenons nos responsabilités, mais ce n'est pas juste, honnêtement. Les sociétés étrangères doivent aussi gérer la manière dont elles emploient les gens. »
« Tout le monde est bienvenu au Qatar »
Alors que le président du PSG assure que le Qatar accueille tout le monde, celui-ci demande toutefois que les personnes faisant le déplacement respectent la culture qatarienne. « L'émir l'a dit lors de la cérémonie d'ouverture. Tout le monde est bienvenu au Qatar. Quels que soient sa nationalité, ses origines, ses croyances, son sexe. Mais on demande une chose : le respect de notre culture. Nous, quand on est à Paris, on respecte. Je ne pense pas qu'il faille mélanger politique et sport. Ce n'est pas le sport, ça. Sinon, ça ne se termine jamais, on aura des protestations sur tout. Je veux remercier Hugo Lloris pour ce qu'il a dit. Il a raison à 100 %. La Coupe du monde, c'est la fête. Si chacun fait son mouvement de contestation, ça divise. Le foot doit unir. »