L’ombre du dopage plane encore sur le Tour de France. En effet, avant le départ de la Grande Boucle à Copenhague, des perquisitions avaient été réalisées au sein de l’équipe Bahrain-Victorious, dans le viseur de la justice pour des soupçons de dopage. Au final, rien n’a été trouvé à l’occasion de ces perquisitions. Soigneur de l’équipe Bahrain-Victorious, Barnabé Moulin en a dit plus à ce sujet.
Avant même le début du Tour de France, une polémique avait éclaté. En effet, l’équipe Bahrain-Victorious a fait l’objet de perquisitions concernant des accusations de dopage. Ostéopathe au sein de cette équipe, Barnabé Moulin a lui aussi subi ces perquisitions. Et à l’occasion d’un entretien accordé au Parisien, il a tenu à pousser un coup de gueule.
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— le10sport (@le10sport) July 20, 2022
« Je n’ai absolument rien à cacher »
« J’étais à mon domicile en Espagne quand on a sonné à ma porte. J’ai vu plus d’une quinzaine de policiers. J’ai d’abord pensé qu’ils étaient venus pour un problème de squatteurs dans le voisinage et qu’ils s’étaient trompés de maison. Mais non, c’était pour moi. Là, j’ai compris que l’histoire de l’an dernier continuait. Les policiers m’ont lancé : « On va tout fouiller, car on a des infos sur vous dans le cadre d’une affaire de dopage. » Ils ont saisi tout mon matériel informatique, mon téléphone et même des cartes SD d’une caméra. (…) Je n’ai absolument rien à cacher ! Mon savoir-faire, ce sont mes mains. Pas des médicaments. Mais les policiers m’ont dit : « On est sur un gros truc de dopage dans votre équipe. » Mais ça fait un an que ça dure et ils ne trouvent rien. Et si vous saviez comment ils cherchent… L’an dernier à Pau, ils ont vu des cintres dans ma chambre et ils en ont déduit que cela me servait pour des perfusions. Alors que c’était juste pour sécher mes vêtements », a-t-il d’abord expliqué.
« Les policiers m’ont dit que je faisais partie d’un réseau »
« C’est un truc de fou. Les policiers m’ont dit que je faisais partie d’un réseau de cinq personnes spécialisées dans le dopage. Je me suis creusé la tête et je crois que j’ai l’explication. Un type bien connu du milieu, qui est passé par une équipe française il y a quelques années et qui depuis se présente comme le grand lanceur d’alerte du dopage, alimente en « infos » le parquet de Marseille et les manipule. Il se présente comme un grand expert de l’antidopage et je suis sûr qu’il a donné mon nom aux policiers. C’est ahurissant. Et cela ne donne rien. Regardez l’histoire de la descente de police en 2020 dans l’hôtel de Nairo Quintana (Arkéa-Samsic). Les policiers avaient un tuyau percé. Ils n’ont rien trouvé et depuis, Quintana qui s’est retrouvé sali, n’a jamais reçu d’excuses. (…) C’est vraiment de la folie pure. J’ai l’impression qu’on a vendu aux policiers un scénario en or d’une équipe de dopés. Sauf que c’est n’importe quoi. Pour certains, le vélo est devenu une tragédie où il faut être le premier à faire éclore un scandale. Tout cela me saoule. Cette année, justement parce que j’étais écœuré, j’avais demandé à ne pas faire le Tour. Résultat, je me prends une histoire folle dans la figure », a ajouté le soigneur de l’équipe Bahrain-Victorious.
« Je n’attends que cela pour vider mon sac »
Barnabé Moulin a fini par conclure à propos de cette histoire de dopage : « La police m’a dit que je serai convoqué en France pour m’expliquer. Je n’attends que cela pour vider mon sac. Je n’ai rien à perdre. J’ai été sali par cette perquisition devant mes voisins et mes clients ont été sortis de mon cabinet par les policiers. Ces derniers ont publié des photos de mon salon plus une autre d’une perquisition de notre médecin qui vit en Pologne où on voit des compléments alimentaires et du paracétamol. Il est médecin urgentiste. Heureusement qu’il a du paracétamol ».