Le Tour de France 2021 a déjà proposé deux belles étapes, avec notamment la première victoire de Julian Alaphilippe. Le 10 Sport vous propose le décryptage des journées à venir qui pourraient être susceptibles de bouleverser la course et les plans des leaders.
8e étape
Samedi 3 juillet – 8e étape - Oyonnax Grand Bornand (151 km) Intervenant après une semaine de course, la huitième étape entre Oyonnax et le Grand Bornand présente le profil type du premier gros écrémage parmi les vainqueurs potentiels du Tour. Après ce premier passage dans les Alpes, une première décision sera faite parmi les leaders. Il existe deux raisons principales à cela. D’une part, il s’agit du premier contact avec la haute montagne pour les coureurs, dont on sait qu’il est souvent délicat à gérer pour certains. Cette transition entre les grands et petits braquets sera d’autant plus rude que les trois cols escaladés ce jour-là sont particulièrement pentus : la côte de Mont-Saxonnex (5,7 km à 8,3% de moyenne), le col de Romme (8,8 km à 8,9%) et le col de la Colombière (7,5 km à 8,5%). Tout porte à croire que les organisateurs du Tour ont cherché à rendre cette transition plat-montagne la plus difficile possible et certains leaders sont susceptibles de connaître une mauvaise journée, lourde en temps perdu. De la sorte, ceux qui ont tracé le parcours espèrent forcer certains à sortir du bois les jours suivant afin de se remettre dans le jeu si les jambes sont revenues après ce premier jour d’acclimatation au coup de pédale de la montagne, et ainsi créer une course de mouvement. D’autre part, le profil de l’étape, avec un enchaînement très resserré des trois cols en 40 kilomètres dans le final, quasiment sans vallée, ne permettra pas la récupération à ceux parmi les leaders qui souffriront. Elle offre à l’inverse un terrain idéal pour mener de grosses offensives, avec la Côte de Mont-Saxonnex pour isoler les leaders au maximum et le Col de Romme pour lancer les grandes opérations, avant de creuser dans la Colombière.
11e étape
Mercredi 7 juillet - 11e étape - Saurges-Malaucène (199 km) Sur le papier, l’étape entre Saurges et Malaucène présente les contours de l’étape de légende. Déjà, bien sûr, parce qu’elle offre à son programme deux escalades du Mont Ventoux, par deux versants différents, même si la première, par Saurges, est la moins difficile des trois existantes. De plus, le vent, souvent très fort dans la région, pourrait jouer un rôle important pour essorer les organismes dans la première partie de l’étape, voire faire une grosse sélection, avant de resurgir à l’approche de la montée finale, avant Bédoin. Ensuite, le positionnement du difficile Col de la Liguière (9,3 km à 6,7%), positionnée juste avant la première ascension du Ventoux, pourrait permettre à une équipe de mener une grande offensive visant à isoler en grande partie les leaders, surtout si la première partie de l’étape a permis un gros combat dans le vent, et livrer chacun face à lui-même au pied du géant de Provence. Enfin, dernier élément susceptible de nous offrir une étape de légende : la chaleur. Si la canicule s’invite, comme c’est souvent le cas l’été dans la région, elle pourrait fatiguer encore plus les organismes, d’autant que l’étape n’est pas courte (environ 200 kilomètres).
13e étape
Vendredi 9 juillet – 13e étape - Nîmes-Carcassonne (220 km) Entre Nîmes et Carcassonne, la 13ème étape offre un terrain propice au traquenard. Tout au long des 220 kilomètres du parcours, une distance qui commence à laisser des traces, le peloton longera les cotes à relativement courte distance. Il existe une probabilité réelle que la totalité de l’étape soit balayée par un fort vent de côté. Si tel est le cas, des équipes de sprinters ou concernées par le général trouveront un intérêt commun à lancer des bordures XXL et transformer la course en un vaste chantier, avec des coureurs éparpillés dans la campagne venteuse. Si le vent est de la partie, le combat pourrait être dantesque et les écarts se mesurer en dizaines de minutes à l’arrivée. Des leaders y perdront forcément très gros car dans ces moment-là, il n’y a pas de la place pour tout le monde devant…
14e étape
Samedi 10 juillet – 14e étape - Carcassonne-Quillan (184 km) Nouvelle étape piégeuse en ce samedi 10 juillet, entre Carcassonne et Quillan. Tout d’abord parce l’étape se disputera encore probablement sous une chaleur étouffante, d’autant que les coureurs resteront toujours à basse altitude malgré le profil extrêmement vallonné, le point culminant, le col de Montségur, ne dépassant pas 1059 mètres. De plus le profil de l’étape est propice à des offensives surprises, sur un terrain où l’on n’attend pas a priori des explications entre leaders. En effet, l’enchaînement Col de Montségur (4,2 km à 8,7%)-Col de la Croix des Morts (6,8 km à 5,7%) en milieu d’étape pourrait permettre d’opérer une grosse sélection avant la fin de l’étape, très exigeante et susceptible de faire des écarts.
17e étape
Mercredi 14 juillet – 17e étape et Jeudi 15 juillet – 18ème étape - Muret-Col du Portet (178,5 km) et Pau-Luz Ardiden (130 km) Les deux dernières étapes pyrénéennes présentent un profil similaire avec un enchaînement redoutable de cols très difficiles et ce sans aucune vallée. La 17ème étape entre Muret et le Col du Portet offre un trio Col de Peyresourde-Col d’Azet-Col du Portet sans transition aucune, avec à peine un ou deux kilomètres de plat entre chaque ascension. Il en va de même le lendemain avec le duo Tourmalet-Luz Ardiden, avec là aussi à peine un kilomètre de plat à Luz Saint-Sauveur, mais avec cette fois une première montée extrêmement dur et sélective avec le Tourmalet. Ces deux étapes sont en tout cas nature à rebattre les cartes ou même renverser la table. Elles présentent un terrain idéal pour un combat dantesque, si la décision n’est pas encore faite.