Cyclisme - Tour : « Evenepoel n’a pas le droit de parler comme ça »
Alexandre Higounet

A l’occasion de sa chronique sur cyclismactu.net, Cyrille Guimard, l’ancien directeur sportif de Bernard Hinault et Laurent Fignon, a fortement questionné la faisabilité de l’objectif Tour de France de Remco Evenepoel, et notamment la véritable conviction du champion belge par rapport à cette ambition. Analyse.

Depuis que Remco Evenepoel a affirmé sa volonté de remporter le Tour de France, l’équipe Soudal-Quickstep a réorienté sa stratégie générale afin de bâtir une équipe pour se mettre au service de cette ambition, quitte à délaisser un peu son point fort historique sur les classiques, laissant au seul Julian Alaphilippe le leadership pour les Flandriennes.

« Il ne se donne pas vraiment les moyens »

Une telle orientation n’est pas sans laisser ouvertes de nombreuses interrogations, notamment au regard de la fiabilité toute relative du champion belge sur les Grands Tours, comme l’a démontré une nouvelle fois son trou d’air en haute montagne à l’occasion du dernier Tour d’Espagne, qui lui a enlevé toute chance de victoire finale à Madrid.

« Le Tour, est-ce qu’il y croit lui ? »

Interrogé à l’occasion de sa chronique sur cyclismactu.net, Cyrille Guimard, multiple vainqueur du Tour de France en tant que directeur sportif, que ce soit de Bernard Hinault ou de Laurent Fignon, est même allé encore plus loin, posant la question de la véritable ambition du champion belge et pointant du doigt cette réalité intangible : en l’état actuel des choses, s’il ne progresse pas en haute montagne d’ici au mois de juillet, Remco Evenepoel n’a aucune chance de lutter au niveau de Pogacar et Vingegaard sur les routes du Tour de France. Il a notamment déclaré : « Evenepoel, est-ce qu'il y croit lui ? Il a répondu à cette question en disant qu'il espérait finir dans le top 5. Serait-il devenu le Gaudu belge (sourire) ? Je suis désolé mais Remco Evenepoel n'a pas le droit de parler comme ça. Il a été bien formaté ou alors il a compris un certain nombre de choses. Aujourd'hui, et ça remet en cause ce que je disais il y a deux, trois ou quatre ans, il ne se donne pas vraiment les moyens de gagner un Grand Tour. Je le trouve un peu épais. Tel que je l'ai vu sur le Tour d'Espagne l'an dernier, il ne peut pas jouer avec Pogacar et Vingegaard ».

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