Si bien sûr les explications de Julian Alaphilippe et Patrick Lefévère sur l’absence du Français au Tour de France apparaissent tout à fait logiques et incontestables, il est difficile de ne pas aussi lier ce forfait à la présence de l’épreuve sur route olympique à Paris quinze jours après l’arrivée de la Grande Boucle. Analyse.
En début de semaine, Patrick Lefévère a annoncé que Julian Alaphilippe ne prendrait pas le départ du Tour de France cette année, mais qu’il serait en revanche sur la startlist du Giro. Le boss de la Soudal-Quickstep a notamment déclaré, dans des propos rapportés par cyclismactu.net : « Le Tour pour Alaphilippe ? A priori non, parce que voir Julian en 100% domestique de Remco Evenepoel, je n'aime pas cette image-là. Je pense que le Giro convient à son style de coureur impulsif, pas toujours intelligent mais que les gens aiment. Un coureur mécontent dans une équipe est inutile. Il a eu l'occasion de partir car plusieurs équipes ont cherché à le recruter. J'ai eu des discussions avec lui, mais l'année d'avant, pas l'année passée. J'ai dit les choses que je voulais dire mais je ne suis pas quelqu'un qui se répète. On a trouvé un accord. Il m'a dit : 'Patrick donne-moi encore un hiver'. C'est à lui maintenant de le montrer. J'aime les coureurs qui répondent à la pédale et il va le faire. Je pense qu'il est encore capable de faire des résultats ».
Cyclisme : Alaphilippe, ce que signifie son absence du Tour https://t.co/bc2nfIMRtP pic.twitter.com/Att5jKfgIy
— le10sport (@le10sport) January 11, 2024
« L’absence au Tour, c’est mon choix »
Dans la foulée, Julian Alaphilippe a précisé dans les colonnes du quotidien L’Equipe qu’il était à l’origine de ce choix : « Ce n’est pas une non-sélection et ce n’est pas une punition du tout. Faire le Giro était dans ma tête depuis un petit moment. La question était de savoir quand j’allais y participer et cet hiver quand on a établi le programme, j’ai dit : 'Pourquoi pas cette année ?' Entre l’Australie, les classiques et le Giro, j’avais envie de changement. C’était mon idée première et quand j’ai évoqué ça, Patrick m’a tout de suite confirmé qu’il ne voulait pas me voir comme équipier de Remco sur le Tour. Ce n’est pas mon rôle, ni ma valeur de faire ça ».
Son forfait au Tour tend à confirmer son ambition olympique
Dans les explications qu’il donne, le double champion du monde omet un élément de taille, mais qui a probablement joué dans sa décision : l’épreuve sur route des JO de Paris se tiendra quinze jours seulement après l’arrivée du Tour de France, et une participation à la Grand Boucle n’était pas compatible avec l’ambition d’une médaille d’or, à moins bien sûr de la courir à moitié, comme une préparation, ce qui n’est pas envisageable pour un coureur tricolore, de surcroit avec le statut du double champion du monde. Le forfait d’Alaphilippe au Tour de France, à l’instar de Wout Van Aert, qui lui aussi a décidé de s’aligner au Giro à la place pour jouer l’or olympique sur l’épreuve du chrono, apporte donc la confirmation que le Français a bien l’objectif olympique en tête l’été prochain…