Mis sous pression par le patron de la Soudal-Quickstep Patrick Lefévère, le verdit de la course est tombé autour de Julian Alaphilippe : le champion français va jouer son Tour de France, et peut-être son futur au sein de l’équipe belge, sur trois étapes qui arrivent, entre dimanche et le début de semaine prochaine.
Une nouvelle fois échappé hier, Julian Alaphilippe a passé une longue journée devant, cédant vers le sommet du Tourmalet, pour se relever légèrement dans les derniers kilomètres de Cauterets. Après la course, il a confessé ne pas avoir encore retrouvé son top niveau : « Encore une dure journée. Si les jambes étaient là ? Pas tant que ça, sinon j'aurais été jusqu'au bout ». Le leader de la Soudal-Quickstep a également commenté : « Ça a roulé vite encore toute la journée, on est parti dès le départ. Dans le Tourmalet, il y en a qui commençait à ne pas vouloir passer, donc je voulais réduire un peu le groupe. Mais Wout Van Aert en a décidé autrement... Il a imposé un rythme très soutenu, et voilà. Il était le plus fort, je n'ai pas de regret. Il m'a manqué quelques kilomètres, un peu comme depuis le début du Tour. J'ai gardé mon rythme jusqu'au sommet du Tourmalet, j'ai fait une belle descente en attendant le groupe derrière. Et après je me suis relevé, parce que ça ne servait à rien. Mais je garde le moral, je me fais plaisir, c'est le plus important. J'espère que je pourrai jouer la victoire d'ici la fin du Tour ».
Tour de France : Nouvelle déception, Alaphilippe se lâche https://t.co/LxfB2t1n0J pic.twitter.com/mOXTJfdcCR
— le10sport (@le10sport) July 6, 2023
« Le Puy de Dôme ? Rémi Cavagna m’en parle tous les jours »
Dans la foulée, le double champion du monde s’est tourné vers la suite du Tour : « Demain, je vais essayer de rester tranquille, on a Fabio Jakobsen pour le sprint. Le Puy de Dôme ? Rémi Cavagna m'en parle tous les jours. Je suis content de faire cette étape mythique, ce sera spécial. On a en tête les images de Poulidor avec Anquetil. Après, je ne sais pas comment va se passer l'étape ».
Les trois étapes qu’il peut vraiment gagner
Lorsqu’on analyse la situation précise du Français, dont on sait qu’il a été mis sous haute pression par son patron Patrick Lefévère et qui doit lever les bras au moins une fois pour apaiser sa situation, les étapes qui s’annoncent entre dimanche et le début de semaine prochaine seront absolument décisives. En effet, il apparaît certain aujourd’hui que malgré sa montée en puissance physique, Alaphilippe ne parviendra pas à retrouver ses jambes de 2019, qui lui permettaient de passer les grands cols à la bagarre avec les meilleurs. En conséquence, il ne parviendra pas à gagner une étape en haute montagne, car il sera toujours devancé par un grimpeur mondial qui sera parti dans le coup. Alaphilippe ne pourra gagner que des étapes de moyenne montagne ou très vallonnées. La traversée du Massif Central va lui offrir ce terrain. Entre la 10ème étape St-Leonard de Noblat-Puy de Dôme (182km) et la 11ème Vulcania-Issoire (167k), auxquelles il convient d’ajouter l’arrivée dans les monts du Beaujolais jeudi entre Roanne et Belleville en Beujolais (169km), Alaphilippe aura de réelles opportunités de victoire. Trois fenêtres de tir pour répondre à Patrick Lefévère sur le vélo. Il n’en aura pas d’autres. Tout va se jouer sur ces trois jours pour le champion français.