Le 10 Sport livre son analyse sur les trois étapes qui sont susceptibles de faire basculer le Tour de France 2019.
1 - Mulhouse-La Planche des Belles Filles, 11 juillet
La grande étape vosgienne fait figure de premier juge de paix de ce Tour 2019. Avec sa succession de cols escarpés, sans trop de vallée au milieu, avec ses petites routes parfois, elle offre un terrain idéal pour une grande offensive. Surtout que le premier col, le Grand Ballon, est susceptible de faire rapidement un écrémage. Si une équipe décide de lancer la bagarre, cette sixième étape va devenir un chantier car par la suite on n’arrête pas de monter et descendre. De surcroit, les cols sont exigeants, pour se finir avec la redoutable Planche des Belles Filles, rallongée encore d’un kilomètre par rapport aux éditions précédentes. Des leaders pourraient se retrouver rapidement isolés. Souvent les coureurs ont du mal lorsqu’intervient le premier rendez-vous avec la haute montagne. Le passage du grand plateau aux petits braquets est souvent délicat. Il n’y a pas meilleur terrain que cette étape des Vosges pour créer le désordre et faire des écarts.
2 – Macon-Saint-Etienne, 13 juillet
A première vues, cette étape paraît promise aux baroudeurs passant bien les bosses plus qu’aux leaders du Tour. Et pourtant… Deux jours seulement après le premier grand rendez-vous de la Planche des Belles Filles, l’étape de Saint-Etienne pourrait bien réserver de grosses surprises. Dans le cyclisme sclérosé par les enjeux auquel on a droit depuis tellement d’années dans le Tour de France, on apprend que le danger ne vient plus toujours des grands cols, là où toutes les équipes s’organisent pour verrouiller autant que possible la course, mais dans des étapes intermédiaires accidentées, présentant un haut niveau d’exigence physique. Celle-ci, avec ses 3800 mètres de dénivelé positif au total, entre parfaitement dans cette catégorie. Elle est longue (199 kilomètres), n’arrête pas là aussi de monter et de descendre, avec des routes escarpées et tournoyantes. Plus qu’un long col roulant, ce type de relief est souvent susceptible de créer le désordre parmi les grands leaders, à partir du moment où des équipes se décident à faire la course. On se souvient par exemple que Jean-François Bernard avait perdu le Tour 1987 dans ce type d’étape, avec une arrivée à Villars de Lans à l’époque. Si la bagarre se déclenche, cette huitième étape peut faire très mal.
3 – Embrun-Valloire, 25 juillet
Positionnée en fin de Tour de France, alors que les organismes auront déjà bien été entamés, la grande étape alpestre, la première des trois prévues au programme, est la plus susceptible de renverser la table. Avec ses trois grands cols, entrecoupées de vallées au milieu, elle peut faire beaucoup de mal à ceux qui commenceront à fléchir. Le triptyque Vars-Izoard-Galibier dans le sens Sud-Nord est un classique du genre. Même si le Galibier est abordé par son côté le moins éprouvant des trois, il n’en reste pas moins un redoutable point final. Surtout qu’auparavant, les coureurs auront grimpé le col de Vars, très exigeant dans son final, et le violent Izoard, dont les dix derniers kilomètres sont terribles, avec à chaque fois des vallées en faux plat montant, dont la seconde, entre Izoard et Galibier, très exposée au vent. Une terrible bataille pourrait intervenir dans le col d’Izoard, avant une transition terrible en mode contre la montre avant le Galibier.