Marion Rousse, son problème avec les garçons
Guillaume de Saint Sauveur -
Journaliste
Diplômé d’Ecole de Journalisme à Paris. Spécialisé football, et plus particulièrement sur le mercato. Fan du PSG et du Stade Français.

Ancienne coureuse cycliste, Marion Rousse avait fait ses grands débuts à l'âge de 6 ans. Et la directrice du Tour de France femmes évoque à cette époque certains problèmes de jalousie de la part des pères des garçons avec lesquels elle était en compétition.

Dans un entretien qu'elle avait accordé à La Tribune en juin 2024, Marion Rousse évoquait ses grands débuts dans le cyclisme, au vélodrome de Roubaix, alors qu'elle n'était âgée que de 6 ans. La double championne de France en 2012, qui avait mis un terme prématurément à sa carrière à seulement 24 ans pour des raisons financières, évoque notamment la difficulté pour une jeune fille d'évoluer dans ce milieu très masculin, notamment avec l'esprit de compétition des pères des garçons contre qui elle courait.

« Je me sentais différente »

« C'est vrai que je me sentais différente, mais ma passion n'a jamais été source de moquerie. Pendant les cours de sport, je m'entraînais avec les garçons et je courais plus vite qu'eux. Quant aux compétitions, j'étais la seule fille sur la ligne de départ et souvent la première arrivée ! », indique Marion Rousse, avant d'évoquer les problèmes qu'elle pouvaient affronter avec les garçons de son âge à l'époque.

« Les pères étaient très agacés »

« Comment réagissaient mes adversaires masculins ? Très bien, car nous étions un vrai groupe d'amis. Par contre, mes performances dérangeaient davantage leurs parents. Surtout les pères, très agacés que leur fils soit battu par une fille, qui plus est petite et frêle. L'orgueil masculin ! », poursuit la directrice du Tour de France femmes, qui avait donc arrêté sa carrière à seulement 24 ans : « Pour deux raisons. J'étais à l'époque dans l'une des meilleures équipes du monde, et pourtant je n'étais pas payée. Je m'entraînais le matin, et l'après-midi je bossais dans une mairie en banlieue parisienne, au service événementiel. Seules cinq filles étaient rémunérées. C'est comme si on mettait aujourd'hui cinq professionnels dans le peloton du Tour et que les autres étaient des amateurs. Cette injustice m'a beaucoup agacée, d'autant plus que j'avais déjà une longue carrière derrière moi ».

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