Marion Rousse change de chaîne, la nouvelle aventure qui fait peur
Bernard Colas -
Journaliste
Passionné de sport, de cinéma et de télévision (à l’écran comme derrière) depuis son enfance, Bernard est journaliste pour le 10 Sport depuis 2018. Plus habile clavier en main que ballon au pied, il décide de couvrir principalement un sport adulé, critiqué et détesté à la fois (le football) et un sport qui n’en est pas un (le catch).

Marion Rousse s'est imposée comme une consultante de premier plan après avoir mis un terme à sa carrière de cycliste. Aujourd'hui directrice du Tour de France féminin, et toujours aux commentaires de l’épreuve masculine, la compagne de Julian Alaphilippe avait pourtant eu des doutes au moment de rejoindre France Télévisions…

Après avoir entamé une reconversion comme consultante sur Eurosport, Marion Rousse officie depuis 2017 sur France Télévisions. La compagne de Julian Alaphilippe, devenue entre-temps la directrice du Tour de France féminin, s’est imposée comme l'un des visages du cyclisme dans l’Hexagone. Mais tout n’a pas été simple pour elle au début.

« J’avais peur qu’on me prenne pour une potiche

Interrogé par Gala en 2018, Marion Rousse était revenue sur ses craintes au moment de débarquer sur le service public. « Quand France Télévisions m’a recrutée, je craignais que les gens se disent "la petite blonde, elle est là parce que ça fait bien de mettre une fille en plateau",  avait-elle confié. C’est la première fois qu’on mettait une fille aux commentaires du Tour de France sur une chaîne publique, ajoute-t-elle, et j’avais peur qu’on me prenne pour une potiche parce que ça fait bien de mettre une fille sur un plateau ».

« Au fil des années, je me suis sentie progresser dans les commentaires »

Rapidement, Marion Rousse a su montrer son expertise au micro. « Au fil des années, je me suis sentie progresser dans les commentaires, expliquait-elle quelques années plus tard auprès de journal Ouest-France. Plus tu en fais… plus tu es performant. Tu prends un peu confiance en toi. Tu es aussi meilleure parce que tu hésites moins, tu butes moins sur les mots, tu as moins peur de prendre la parole. Tout devient plus naturel. À Eurosport, je me suis vue commenter des courses à trois heures du matin. Il y avait peut-être une personne devant sa télé mais ça fait énormément progresser. C’était le Tour d’Azerbaïdjan ou je ne sais pas quoi, je ne connaissais pas un seul coureur au départ… Puis tu te retrouves à commenter le Tour, le Dauphiné, le Tour des Flandres, Paris-Roubaix et c’est tellement simple à commenter parce qu’il se passe toujours quelque chose. Lors de ma première fois sur France Télé, en 2017, j’ai été rassurée par le fait de venir avec Alexandre Pasteur qui arrivait lui aussi d’Eurosport. Mais quand on s’est retrouvé, on était avec un dispositif exceptionnel parce que la chaîne produit les images sur le Tour, on a notre plateau. Tu sens que c’est leur événement sportif de l’année et tu te dis : « Faut pas que je me plante. » Les gens ne te connaissent pas et là, on était avec Alex, à trois secondes de l’antenne, la caméra braquée sur nous. On s’est regardé, on n’était pas bien. Il fallait y aller et on n’en menait pas large. C’est une drôle de sensation quand tu dois te faire accepter et que tu dois prouver aux gens que tu es là parce que tu es compétente. Ça, c’était ma priorité, qu’on dise à chaque fois que je vais quelque part parce que c’est mérité, que je suis là parce que je sais faire. C’est ma place et pas parce que je suis une fille et qu’il faut en mettre partout. Qu’on dise que je suis là parce que je sais parler autant qu’un Laurent Jalabert ou qu’un Jacky Durand ».

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