Jonathan Vaughters, le manager de l’équipe World Tour américaine EF Education-Esay Post, s’en est pris ouvertement à Christian Prudhomme, le patron du Tour de France, suite aux propos de ce dernier sur la sécurité des courses, et notamment sur la vitesse des coureurs. Qui dit vrai ? Qui a raison ? Analyse.
Au micro d’Eurosport, comme relayé par cyclismactu.net, Christian Prudhomme, le patron du Tour de France, s’était exprimé il y a quelque temps sur la sécurité pendant les courses, mettant en avant la vitesse excessive des coureurs, et en filigrane les risques pris par ces derniers : « En plus du comportement des coureurs et du travail de l'organisation, il faut absolument réduire la vitesse vers des chiffres décents. Les coureurs vont trop vite. Plus ils vont vite, plus le risque est grand et plus le danger pour eux-mêmes et pour les autres augmentent ».
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— le10sport (@le10sport) November 20, 2024
« Des gros bonnets qui n’ont jamais fait de course sur un tricycle pour enfant »
Des propos qui ont fait littéralement sortir de ses gonds Jonathan Vaughters, le manager de la formation américain EF Education-Easy Post, qui a réagi très vivement sur X, comme rapporté par cyclismactu.net : « Il est absolument exaspérant pour moi de voir comment ces gros bonnets, qui n'ont jamais fait de course sur un tricycle pour enfant, et qui réalisent des dizaines de millions de bénéfices sur le dos des autres, rejettent carrément la responsabilité des problèmes de sécurité du cyclisme sur les cyclistes. Ce sont des gens très compétitifs. Ils sont programmés pour prendre des risques qui mettent leur vie en danger. Tout comme les pilotes de F1. Et comme en F1, la solution est de créer un environnement plus sûr autour d'eux. Parce qu'ils repousseront toujours les limites ».
Qu’a réellement voulu dire Prudhomme ?
La virulence des propos de Vaughters peut se comprendre si l’on prend la lecture des propos de Prudhomme au premier niveau : demander à des coureurs, dont le but est d’arriver premiers, d’aller moins vite est bien sûr un non-sens absolu, qui peut même raisonner comme une provocation compte tenu des efforts réalisés et des risques pris par ces derniers pour lever les bras. Mais il est probable qu’il faille comprendre différemment les propos du patron du Tour : en parlant de baisser la vitesse des courses, Prudhomme met - sans doute - plutôt l’accent sur l’environnement autour des coureurs que sur les coureurs eux-mêmes. En clair, il ne dit pas que les coureurs doivent chercher à aller moins vite en course, mais qu’il faut créer des conditions pour qu’ils aillent moins vite, avec par exemple des limitations sur les performances du matériel, des vélos, des pneumatiques, etc…