A l’occasion de la Drome Classic, l’une des grandes courses d’un jour en France, Juan Ayuso a écrasé la concurrence comme l’aurait fait Tadej Pogacar. Une victoire qui va fatalement encourager l’autre leader du Team UAE dans son ambition de devenir le meilleur au monde, comme il ne s’en est pas caché...
Dans le courant du mois de décembre, Joxean Fernandez Matxin a désigné Juan Ayuso comme le leader principal de l’équipe UAE sur le Giro, sachant qu’il était quasiment acté que Tadej Pogacar ne disputerait pas le Tour d’Italie cette année pour se consacrer aux classiques au Printemps.
« Je veux devenir le meilleur coureur au monde »
Fort de cette désignation, le directeur sportif principal de la formation émiratie avait mis en avant le potentiel énorme du coureur espagnol, qui lui-même avait émis le message à plusieurs reprises qu’il ne souhaitait pas se contenter d’être au service de Pogacar et qui n’avait pas hésité à se mettre dans une position de rivalité avec le leader slovène : « Je veux devenir le meilleur coureur du monde. Actuellement, c'est Tadej, alors tu vas écrire que je veux être meilleur que lui. Mais ce n'est pas ce que je veux dire. Je rêve d’être le meilleur un jour, donc je devrai être meilleur que lui. Ce n'est pas un rival, mais il place mon objectif ».
Un raid à la… Tadej Pogacar
A l’occasion du week-end dernier, Juan Ayuso a déjà mis en pratique ses ambitions. A l’occasion de la Drôme Classic, une des courses d’un jour les plus relevées en France, le leader espagnol a littéralement écrasé la concurrence, comme un certain Tadej Pogacar aurait pu le faire, s’envolant loin de l’arrivée pour mettre le deuxième, Mathias Skjelmose, à 23 secondes et surtout le reste de la course à 1’15’’. Après la course, Ayuso n’a pas manqué d’exprimer sa satisfaction, sans oublier de marquer sa gratitude envers ses équipiers : « C'était une très belle course, je suis content de l'avoir remportée. C'est le plus long raid en solitaire que j'ai jamais fait, donc je suis heureux d'être allé jusqu'au bout. Même si j'étais le plus fort, j'ai vraiment eu besoin de mes équipiers pour y parvenir. Sans l'attaque d'Isaac Del Toro, ça aurait été plus difficile pour moi de m'isoler, il a fait un gros travail. Depuis la moitié de la course, mes oreillettes ne marchaient plus. Lorsque j'étais seul en tête, je n'ai jamais pu connaître les écarts avec Skjelmose, je ne savais rien. C'est pourquoi je n'arrêtais pas de demander à la moto. Elle m'a indiqué 50 secondes à un moment, puis j'ai regardé derrière moi et je l'ai vu... C'est là où j'ai poussé au maximum pour le distancer à nouveau, et ça l'a fait ! » Nul doute que ces événements n’ont pas manqué d’être observés de près par Tadej Pogacar et le staff du Team UAE. Une rivalité est peut-être bel et bien en train de prendre vie.