Jeudi dernier, Christian Prudhomme, le patron du Tour de France, a officialisé le parcours de l'édition 2026, prévoyant quelques grandes innovations, comme la double arrivée à l'Alpe d'Huez, la seconde par un versant inédit. Mais plus encore, la véritable tentative des organisateurs apparaît bien de mettre sur pied un tracé visant à retarder le plus tard possible la mainmise de Pogacar sur le classement général, en espérant pourquoi pas créer une instabilité et donc du suspens.
Jeudi dernier, après l'officialisation du parcours du Tour de France 2026, le10sport.com avait analysé qu'au-delà d'une double arrivée à l'Alpe d'Huez, dont la seconde par un versant inédit, la véritable nouveauté était sans doute ailleurs, dans la mise sur pied d'un parcours avec des difficultés allant crescendo, avec aucune arrivée au sommet difficile avant la fin de la deuxième semaine, dans l'idée de retarder au maximum la prise de pouvoir absolue de Tadej Pogacar sur le maillot jaune, espérant au contraire créer une zone d'instabilité dont certains concurrents pourraient profiter pour ouvrir la course.
« On ne devrait pas voir de gros écarts à la sortie des Pyrénées »
Interrogé par cyclismactu.net, Thierry Gouvenou, directeur technique des épreuves d'ASO et bras droit de Christian Prudhomme, a confirmé l'existence de cette idée directrice de ménager au plus le suspens : « Comme toujours, on essaie de proposer des choses exigeantes. Ce qui caractérise ce Tour 2026, c’est une montée en puissance. Nous n’avons pas cherché les grosses difficultés en début d’épreuve : elles arriveront plus tard, notamment dans une dernière semaine qui sera exceptionnellement dure. On a mis un peu la pédale douce dans les Pyrénées : ce sera plutôt un terrain pour les baroudeurs. On ne devrait pas voir de gros écarts à la sortie des Pyrénées. En revanche, le col du Haag, au Markstein, sera une vraie difficulté. C’est à mon sens la montée la plus exigeante des Vosges, et elle devrait déjà établir une première hiérarchie. Mais c’est surtout à l’approche de la Savoie que tout se jouera. À partir de Solaison, on ne pourra plus se cacher : il faudra montrer ses forces. Et au pied de l’Alpe d’Huez, on y verra déjà très clair ».
« En ce moment, j’ai l’impression que toutes les courses de vélo sont taillées pour un seul homme : Tadej Pogacar »
Interrogé sur le coureur qui pourrait être favorisé par un tel parcours, Thierry Gouvenou a plus précisément indiqué que la domination de Pogacar avait été à l'origine de leur réflexion sur le parcours : « En ce moment, j’ai l’impression que toutes les courses de vélo sont taillées pour un seul homme : Tadej Pogacar. On n’a pas grand-chose à faire contre un tel talent. Mais on a essayé d’entretenir un peu le suspense en plaçant les plus grosses difficultés à la fin. On verra bien ce qu’il adviendra ».