Cyclisme : Tadej Pogacar attaqué par l’un de ses lieutenants ?
Alexandre Higounet

Mardi, au matin de l’étape de la 10ème étape arrivant au sommet de Larra Belaguia, Juan Ayuso, dont l’équipe UAE a annoncé le départ en fin de saison lors de la journée de repos, a rué dans les brancards médiatiques, évoquant « une dictature » au sujet de son équipe. Une manière de cibler entre les lignes le leader Tadej Pogacar ?

Hier matin, alors qu’une arrivée au sommet se profilait dans la journée, un moment important pour l’équipe UAE et son leader portugais Joao Almeida, Juan Ayuso, désigné co-leader au départ de la Vuelta mais qui s’est rapidement relevé pour apporter la démonstration qu’il n’avait ni la tête ni les jambes pour cela actuellement, a rué dans les brancards médiatiques contre sa direction sportive, qui avait officialisé la veille son départ en fin de saison, alors que les deux parties s’étaient mis d’accord pour attendre la fin du mois.

« Pourquoi ? Il faut leur poser la question, mais ça me paraît clair, nuire à mon image »

Juan Ayuso n’a pas mâché ses mots, déclarant comme rapporté dans les colonnes de L’Equipe : « C’est sorti à 19h, et à 18h30 je n’en savais rien. On s’était mis d’accord pour communiquer après la Vuelta. Pourquoi c’est sorti ? C’est une question à leur poser à eux, mais ça me paraît clair : c’est pour nuire à mon image. Je leur ai dit que je n’étais pas d’accord avec le texte du communiqué, ils m’ont répondu que le premier communiqué qu’ils avaient préparé était bien pire et que je devais être content avec ça. Je voulais une belle sortie avec l’équipe, apparemment ça n’est pas possible, quand ça ressemble plus à une dictature, à des décisions unilatérales ».

« Cela ressemble plus à une dictature »

Au-delà de la question de savoir si une telle sortie est justifiée ou non tant l’équipe UAE l’a tout de même placé dans un contexte préférentiel cette saison, en l’installant comme leader sur de nombreuses courses World Tour d’une semaine (avec d’excellents résultats) et sur le Giro, tout en l’exonérant du Tour de France compte tenu de son peu d’attrait pour le travail d’équipier au service de Pogacar, une question s’impose : qui Juan Ayuso vise-t-il lorsqu’il emploie les mots « dictature » et « décisions unilatérales » ? Est-ce juste le fait de ne pas avoir eu son mot à dire sur le communiqué ou sous-entend-il que tout cette histoire serait liée au leadership absolu exercé par Tadej Pogacar ? Impossible à dire. En revanche, il apparaît clair qu’en déclarant dans les médias l’hiver dernier qu’il aspirait à devenir un jour le rival du Slovène, quelques mois après avoir abandonné le Tour de France sans avoir roulé une seule fois à son service - alors qu’il en avait bien sûr la mission -, il n’a rien fait pour entretenir une relation de confiance avec ce dernier. De son côté, Tadej Pogacar n’a pas masqué sa préférence sur le dernier Giro, encourageant ouvertement sur ses réseaux sociaux son équipier Isaac Del Toro, qui portait le maillot rose, sans un mot pour Juan Ayuso, leader désigné du Team UAE au départ.

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