Tadej Pogacar était apparu particulièrement fatigué au sortir du Tour de France, au point que l'on pouvait imaginer que Jonas Vingegaard et la Visma-Lease A Bike avaient renoncé un peu trop vite à leur opération de renversement en troisième semaine. Aujourd'hui, à l'heure de sa reprise, le leader slovène tente de relativiser et reprendre le contrôle de son récit...
Au sortir du Tour de France, à l'arrivée sur les Champs-Elysées, Tadej Pogacar, maillot jaune sur le dos, n'avait pas caché qu'il finissait l'épreuve particulièrement fatigué. Lui que l'on avait vu très défensif sur la dernière semaine était apparu atteint. Plusieurs éléments factuels étaient venus à l'appui de ce constat : d'une part, il venait d'être sorti à la pédale par Wout Van Aert dans la dernière ascension de la rue Lepic, un événement. D'autre part, le Slovène allait renoncer à la Vuelta quelques jours plus tard alors qu'il s'était fixé l'objectif de la remporter, son organisme ayant besoin de repos.
« Ma fatigue à la fin du Tour ? Je ne sais pas pourquoi ça a fait autant de bruit cette année »
Autant d'éléments qui avaient amené à penser que Jonas Vingegaard et la Visma-Lease A Bike avaient renoncé un peu vite à leur grande offensive de la troisième semaine, et que s'ils avaient insisté un peu plus, l'édifice Pogacar aurait peut-être commencé à trembler... Au-travers des commentaires du directeur sportif principal Griescha Niermann, constatant l'état de fatigue du Slovène à Paris, on comprenait d'ailleurs que la réflexion existait bel et bien au sein de l'état-major de l'équipe hollandaise.
Objectif ? Minimiser son état de faiblesse à la fin du Tour
Aujourd'hui, au sortir de sa période de repos, alors qu'il entame sa reprise au Québec pour préparer son dernier objectif de l'année, les championnats du monde au Rwanda, Tadej Pogacar cherche à minimiser ce moment de faiblesse et à reprendre le contrôle de son récit. On en comprend l'objectif : ne surtout pas laisser penser qu'il était vulnérable en fin de Tour de France. Il a ainsi lancé en conférence de presse, dans des propos rapportés par cyclismactu.net : « Mon état de fatigue à la fin du Tour de France ? Quand vous faites trois semaines de courses à bloc, c'est normal d'être fatigué à la fin. Je ne sais pas pourquoi ça a fait autant de bruit cette année. J'ai dit après la Plagne (19e étape) que j'étais fatigué, c'est totalement normal. On est déjà fatigué après un jour de course alors après trois semaines... Mon forfait à la Vuelta ? L'équipe m'avait déjà dit avant le Tour que je pourrais renoncer à la Vuelta pour donner une chance à Joao (Almeida) car il avait montré qu'il était l'un des meilleurs coureurs. Donc dans mon esprit je m'étais dit : ''Ok je fais le Tour et ce qu'il se passe après ne me préoccupe pas''. Je voulais faire la Vuelta, bien sûr, mais c'est dur de faire autant de jours de course. Je crois qu'au final c'était une bonne décision, on voit comment l'équipe se débrouille là-bas (7 victoires d'étapes), ils n'avaient pas besoin de moi ! ».