Cyclisme - Mondial : « On y va pour gagner », Voeckler prépare un coup tactique ?
Alexandre Higounet

Dimanche se disputera l'épreuve sur route des championnats du monde, sur un parcours redoutable et redouté au Rwanda. Avec Tadej Pogacar et Remco Evenepoel au départ, quelle est la marge de manoeuvre de l'équipe de France ? Thomas Voeckler, le sélectionneur des Bleus, a été interrogé sur le sujet, et tout porte à croire qu'il a tout de même une idée en tête...

Alors que le parcours de la course en ligne des championnats du monde au Rwanda s'annonce absolument terrible, et que Tadej Pogacar et Remco Evenepoel sont sur la liste des partants, quelle peut-être la marge de manoeuvre de l'équipe de France ? La question se pose et elle s'est fatalement posée à Thomas Voeckler, le sélectionneur des Bleus. Interrogé sur le sujet dans les colonnes de L'Equipe, ce dernier a assuré ne surtout pas vouloir entrer dans ce jeu-là pour rester dans l'état d'esprit de jouer la victoire coûte que coûte.

« Je ne suis pas bête, je sais que notre pourcentage de réussite est infime, mais il existe »

Voeckler a ainsi lancé : « Est-ce que je vais inventer un coup tactique ? J'ai cette étiquette, je la revendique et je l'assume, si c'est justifié. Mais là, je ne vais pas faire croire qu'il y a un truc millimétré prévu, parce que ça serait ne pas être lucide sur la concurrence, le parcours, mes coureurs. Mais ça n'enlève rien aux rôles qui seront attribués, et surtout, je n'ai pas peur de dire qu'on y va pour gagner le titre. Je ne peux pas faire autrement. Je ne suis pas bête, je sais que notre pourcentage de réussite est infime, mais il existe. Je serais bien contrarié si d'autres nations ne pensaient pas comme ça. Dans ce cas, autant ne laisser qu'un seul coureur au départ. Et j'aime bien rappeler aux gars qu'on n'a rien à perdre. On n'attend rien de nous, et c'est peut-être une chance. Cela ne veut pas dire qu'on manque d'ambition. Je n'ai pas besoin d'avoir, comme en 2020-2021 le meilleur puncheur du monde (Alaphilippe) avec des super éléments, sur un parcours qui me va comme un gant. Là, on n'a pas ce statut, mais je pense connaître un peu le vélo et je suis persuadé que les mecs ont confiance en moi quand je leur dis : c'est possible ».

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Que faut-il en déduire ? Au-travers de ses mots, on comprend que le sélectionneur a dans l'idée de créer une course de mouvements assez tôt dans la course pour éviter de laisser Pogacar écraser le final à la pédale, un contexte dans lequel aucun coureur tricolore n'aurait de chance d'exister. Il cherche d'ailleurs à susciter l'action chez les autres sélections, ce qui confirme sa volonté de créer du mouvement rapidement. Une autre preuve en est que Voeckler cherche à conditionner ses coureurs pour qu'ils soient offensifs sans avoir peur du parcours, en étant prêts à affronter la douleur : « Ici, je suis convaincu que l'état d'esprit plus que la tactique sera déterminant. Sauf si tout le monde a peur d'un coureur et en plus du parcours, et qu'on attend de se faire étriper, je suis convaincu qu'on va aller dans quelque chose d'une autre dimension, à part. Une épreuve de force, de résistance, où on va envoyer bananer toutes les tactiques, où les mecs vont devoir être capables d'aller dans une dimension de souffrance, de mental, supérieure à l'adversaire. Dans la dernière heure, ce ne sera même plus une course de vélo ». Autant d'éléments qui amènent à penser que le boss des Bleus a bien une idée en tête, et cela passera assurément par un mouvement d'envergure, impliquant un maximum de coureurs de l'équipe de France, assez tôt dans la course...

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