Cyclisme : Lefévère et Alaphilippe sur la même longueur d’onde
Alexandre Higounet

Alors que leur relation a été fatalement entachée par les prises à partie publiques répétées de Patrick Lefévère vis-à-vis de Julian Alaphilippe, qui sans être toujours contestables sur le fond, à savoir qu’il attendait plus du Français, l’étaient assurément sur la forme, le manager de la Soudal-Quickstep et le double champion du monde s’accordent au moins sur un point autour des dernières révélations du coureur tricolore.

Il y a une semaine, à l’occasion d’un entretien accordé au Parisien, Julian Alaphilippe a révélé avoir effectué la campagne des classiques flandriennes blessé au genou après une chute sur les Strade Bianche : « Je ne voulais pas le dire, car je ne voulais pas qu’on pense que je me cherche des excuses. Mais je suis tombé très lourdement aux Strade Bianche. Et cette chute m’a bien sonné. En plus, j’étais touché moralement car, avant, j’étais bien en jambes et c’est une course que j’aime beaucoup. Cette chute m’a mis un gros coup derrière la tête. Et j’avais mal physiquement au genou gauche. J’ai passé ensuite un très mauvais Tirreno en serrant les dents. Après, je pouvais rouler même si j’avais mal. Mais je l’ai fait en mode fantôme, en ne faisant que souffrir sans pouvoir m’exprimer. Pourtant, je sentais qu’un truc n’allait pas vraiment. Ensuite, je fais un Milan-San Remo où j’ai réussi à basculer avec les meilleurs sur la fin. Mais la douleur était toujours là. Avec l’équipe médicale, on a décidé de faire des examens. J’étais censé avoir récupéré depuis les Strade et ça n’allait pas mieux. Et les examens ont montré que j’avais une… fracture de la tête du péroné ! Cela expliquait pourquoi la douleur ne partait pas. En fait, c’était comme une grosse gêne plus que quelque chose d’insupportable. Là, les docteurs m’ont dit qu’avant les classiques flandriennes, c’était à moi de prendre la décision. C’est mon erreur. Déjà que ce sont des courses très difficiles quand tu es à 100 %. Mais avec cette blessure qui me diminuait, c’était trop compliqué. La tête a voulu décider à la place du genou ». 

« C’est vrai que cela aurait été un grande déception de perdre Julian à ce moment de la saison »

Ces dernières heures, Patrick Lefévère, le patron de la Soudal-Quickstep, est revenu sur la blessure du champion français, qu’il n’avait pas ménagé - une nouvelle fois - en début de saison, en pointant du doigt son manque de résultat. Lefévère a notamment indiqué, dans des propos rapportés par cyclismactu.net : « Après Milan-San Remo, Julian (Alaphilippe) s'est plaint de légères douleurs et nous avons effectivement constaté la fracture à l'échographie. Minuscule, mais clairement perceptible. Après concertation, il a été décidé de poursuivre sa campagne printanière. Le monde extérieur a interprété cela comme étant une pression de la part de l'équipe, voire de Lefevere en personne. C'est vrai que cela aurait été une grande déception de perdre Julian à un moment crucial de la saison, mais c'est bien sûr lui qui a eu le dernier mot. Julian était suffisamment en forme pour être compétitif et il ne pouvait pas aggraver sa blessure ».

« C’est bien Julian qui a eu le dernier mot »

Si les propos de Patrick Lefévère peuvent amener à penser qu’il ne sait pas si la blessure a réellement pesé sur les résultats de Julian Alaphilippe, au moins les deux hommes sont d’accord sur un point : c’est le champion français qui au final a pris la décision de poursuivre sa campagne flandrienne malgré la blessure.

Articles liés