Cyclisme : Ce que cachent les agacements de Remco Evenepoel
Alexandre Higounet

Depuis le début de Paris-Nice, Remco Evenepoel a multiplié les sorties médiatiques offensives, à l’intention de ses adversaires, anciens équipiers ou même de l’UCI. Faut-il y voire le signe d’une réelle nervosité liée au stress d’une grande course par étapes, ou à l’inverse un mode de fonctionnement pour se motiver ? Analyse.

Comme le10sport.com l’a souligné, Remco Evenepoel fait preuve d’un certain agacement depuis le départ de Paris-Nice, le premier grand objectif d’une saison marquée par son premier grand rendez-vous avec le Tour de France. Après avoir critiqué l’attentisme de Primoz Roglic à plusieurs reprises, après s’en être pris à son ancien équipier Tim Declercq, accusé d’avoir gêné la Soudal-Quickstep pendant le chrono par équipe, après avoir critiqué l’UCI autour de questions réglementaires, le champion belge en a remis une couche hier, à l’arrivée de la quatrième étape, à l’intention cette fois de l’équipe UAE, qui à ses yeux n’aurait pas assez roulé sur le duo Buitrago-Plapp, pourtant deux coureurs dangereux pour le général.

« Quand tu as quatre mecs devant au classement, j’imagine que tu peux au moins en sacrifier un »

Evenepoel a notamment affirmé dans les colonnes de l’Equipe : « Quand tu as quatre mecs devant au classement, j’imagine que tu peux au moins sacrifier l’un d’entre eux et le faire rouler. C’est ce qu’ils ont fait avec Vine puis il s’est arrêté d’un coup. Je ne leur reproche rien, mais c’est juste dommage pour tous ceux qui jouaient le général, et je pense que j’avais les jambes pour prendre l’étape ».

« Il tire de l’énergie de cette négativité »

A l’occasion du podcast Wielerclub Wattage sur Sporza, l’ancien coureur Jan Bakelants a commenté ces sorties médiatiques du leader de la Soudal-Quickstep : « C’est juste Remco. Il a besoin de cette négativité. C’est aussi un peu un exutoire pour lui. Au final, cela ne fait pas de mal car ses résultats n’en souffrent pas. Il tire même de l’énergie de cette négativité ». Si Bakelants tend donc à positiver l’attitude d’Evenepoel depuis quelques jours, il est pourtant difficile de ne pas y voir le signe d’une certaine nervosité, ce qui n’est pas la première fois concernant le Belge lors des courses par étapes. On se souvient qu’il avait agi de la sorte lors de la première semaine de la Vuelta l'an dernier, avant de connaître un gros jour sans dans la grande étape pyrénéenne en fin de deuxième semaine. S'il convient d'attendre de voir ce que cela donnera d'ici à la fin de Paris-Nice, la gestion du stress pourrait devenir un enjeu pour Evenepoel dans sa quête du Tour de France.

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