Boxe : Les propos choquants du président de la LNBP au sujet de Tony Yoka
Florian Barré

Samedi dernier, Tony Yoka s’inclinait aux points sur décision des juges contre le Belge Riyad Merhy. Une troisième défaite de rang qui fait très mal et qui en a surpris plus d’un, à commencer par le principal intéressé. À ce sujet, Robin Dolpierre, président de la Ligue Nationale de Boxe Professionnelle, s’est exprimé et a fait part de son mécontentement. Selon lui, le Français aurait dû être déclaré vainqueur, même s’il ne le méritait pas.

Après 11 victoires consécutives en début de carrière, Tony Yoka plafonne. Pire encore, il perd petit à petit du crédit et sa dernière défaite pourrait presque enterrer sa carrière professionnelle. Un revers que ni lui, ni Robin Dolpierre n’accepte. Selon le président de la LNBP - qui a d'ailleurs démissionné de son poste mercredi suite à ses propos controversés sur le sujet - Tony Yoka aurait dû être déclaré vainqueur de Riyad Merhy. En effet, ce dernier n’est pas en accord avec la décision des juges Ammar Sahraoui et Christophe Beaurain, qui ont accordé la victoire au Belge, tous deux sur le score de 96-94. Pendant ce temps, le troisième officiel, Vincent Dupas, avait Yoka en tête, 96-94.

Tony Yoka aurait dû être avantagé

Dolpierre aurait souhaité que le boxeur français puisse bénéficier d’un arbitrage maison, quitte à ce qu’il ne reflète pas la réalité du combat. « C’est Dupas qui a raison, affirme Dolpierre. Yoka avait besoin d’être aidé, mais on lui a enfoncé la tête sous l’eau. Comment peut-il maintenant revenir, après trois défaites ? En Angleterre, sur un combat pareil, le boxeur local aurait eu la victoire. » a-t-il concédé lors d’un entretien avec le journal L’Équipe. « Quand j’ai vu Yoka presque les larmes aux yeux, après l’annonce du résultat, ça m’a fait mal au coeur. On aurait pu au moins lui donner le nul. Bien sûr, il était battu de peu. Je sais qu’il n’a pas fait grand-chose, qu’il a travaillé sur un coup. Mais en France, ça vaut un nul. »

« Il avait besoin d’être aidé »

« D’ailleurs, quand le speaker donne le résultat, Merhy lui-même est surpris d’avoir la victoire. Combien de Français j’ai vu se faire voler à l’étranger, et ça ne gêne personne. Mais nous, on n’est pas capable d’aider un boxeur, a-t-il poursuivi. On a peur du public, de tout. On a fait plus de mal à la boxe que si on lui avait donné la victoire. J’assume ce que je dis. » L’ancien arbitre estime d’ailleurs que la donne aurait été différente si Tony Yoka avait un promoteur plus puissant, à l’instar d’un Michel Acaries par le passé. « Yoka sera un jour un grand champion, même si je ne sais pas quand. Et aujourd’hui, il avait besoin d’être aidé. Une défaite n’aurait rien changé pour le Belge, qui va redescendre en super-lourds-légers (-101 kg), car il dit lui-même qu’il n’est pas un vrai poids lourd. Alors, ça a servi à quoi qu’on assomme Yoka ? » Quoi qu’il en soit, ces mots ne reflètent pas la pensée générale des hauts dirigeants de la boxe en France. En effet, Dominique Nato, président de la Fédération française de Boxe, estime de son côté qu’il n’était pas possible d’accorder la victoire à Tony Yoka.

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