NBA : Ce qui sépare Victor Wembanyama et son rival Chet Holmgren
Benjamin Moubèche -
Journaliste, correspondant à San Antonio (USA)
Éperdument passionné de basket, parti vivre à San Antonio pour suivre les Spurs de Victor Wembanyama après un diplôme à l'IEJ, le regard constamment fixé sur la NBA, tant sur le terrain que sur les statistiques et les contrats.

Victor Wembanyama et Chet Holmgren, les deux favoris pour le titre de Rookie de l’année en NBA, présentent de nombreuses similitudes. Ces joueurs de grande taille, dotés d’un vaste bagage technique et ayant un immense impact en défense, sont constamment comparés. Cependant, plusieurs choses distinguent clairement le rookie des Spurs de celui du Thunder.

Victor Wembanyama et Chet Holmgren partagent des profils similaires. Ces deux jeunes intérieurs symbolisent une nouvelle génération de joueurs NBA, associant une taille et des qualités techniques sans précédent. Plusieurs éléments séparent néanmoins les rookies des Spurs et du Thunder.

Rôles : Victor Wembanyama au cœur du projet de San Antonio

« Wemby » et son rival occupent des positions différentes au sein de leurs équipes respectives. Alors que le Français est déjà le noyau du projet de San Antonio, son homologue américain s’intègre dans une équipe plus établie, menée par le All-Star Shai Gilgeous-Alexander. Cela se reflète naturellement dans leur jeu.

Victor Wembanyama directement impliqué dans environ 41 % des possessions de Spurs, contre 27 % pour Chet Holmgren à Oklahoma City, d’après les données de Thinking Basketball. Le premier choix de la draft 2023 prend 16,1 tirs par rencontre, contre 10,2 pour le deuxième choix de l’édition précédente. Le premier est déjà une superstar et dispose des clés de sa franchise, tandis que le second joue un rôle plus complémentaire au sein d’un collectif plus harmonieux.

Efficacité : Chet Holmgren dans l’élite de la NBA

Logiquement, cette différence de responsabilités influence leurs résultats : les joueurs moins sollicités ont tendance à être utilisés de manière plus optimisée et donc à être plus efficaces dans leur rendement. Chet Holmgren, plus expérimenté à 21 ans et après une saison dans le système de la NBA (bien qu’il n’ait pas joué), est actuellement le plus performant des deux. Le Thunder l’a placé dans un rôle offensif où il peut briller dès aujourd’hui, et il répond parfaitement avec une moyenne de 1,4 point par tir tenté — un excellent chiffre par rapport aux standards de la ligue.

Victor Wembanyama marque en moyenne 3,3 points de plus que lui (19,7 contre 16,4), mais il le fait en prenant nettement plus de tirs. Il est ainsi limité à 1,09 point par tir tenté, ce qui le place dans la fourchette basse de la NBA. Son adversaire affiche une meilleure précision globale (54,9 % de réussite aux tirs contre 44,7 % pour le Français) et surtout à trois points (50 % contre 29,8 %). Cela résulte d’une différence significative de rôle, de volume de jeu et de maturité, tant individuelle que collective.

Collectif : le Thunder devant les Spurs

Pour l’instant, Oklahoma City a un temps d’avance sur San Antonio. Le coach Mark Daigneault a élaboré un plan de jeu cohérent autour de Shai Gilgeous-Alexander, star déjà bien établie en NBA. Bien que l’équipe soit aussi très jeune, elle est mieux préparée que leurs adversaires de ce mardi, qui sont toujours en « période d’observation ». En 10 matches, le Thunder a ainsi enregistré deux fois plus de victoires (6-4) que les Spurs (3-7). Cette situation met Chet Holmgren, plus mature et efficace, dans un contexte très différent de celui de Victor Wembanyama, plus central et plus libre.

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