Roland-Garros : La direction de l’agence mondiale antidopage se penche sur le cas Nadal
La rédaction

Après son 14e sacre à Roland-Garros, Rafael Nadal avait créé la polémique en confiant avoir joué sous injections d’antidouleurs durant la majeure partie du tournoi. Une déclaration qui a fait beaucoup réagir, les détracteurs de Nadal l’accusant notamment de se doper. L’agence mondiale d’antidopage est entrée dans l’affaire…

Les injections reçues par Rafael Nadal pendant Roland‐Garros pour calmer sa douleur au pied gauche continuent de faire débat ! Après avoir été sacré une 14e fois sur le tournoi français, le Majorquin avait déclenché la polémique : « J'ai pu jouer durant ces deux semaines, parce que je n'ai aucune sensation sur mon pied car mon docteur a pu faire des injections anesthésiques sur les nerfs et enlever la sensation sur mon pied mais en même temps c'est un plus grand risque de jouer ainsi. Grace à cela j’ai eu une chance ici maintenant donc je l'ai fait et je peux être plus heureux et je ne remercierai jamais assez mon médecin pour tout ce qu'il a fait pendant toute ma carrière de tennis en m'aidant chaque jour mais il est évident que je veux continuer le tennis dans de meilleures conditions ». Une déclaration qui est mal passée chez certaines personnes, notamment dans le monde du cyclismeThibaut Pinot et surtout Guillaume Martin montaient au créneau après les révélations de Rafael Nadal :  « Ce qu’a fait Nadal aurait été impossible dans le vélo, et je trouve ça normal. Si on est malade ou blessé, on ne court pas, on ne fait pas de compétition, ça me semble du bon sens. Pour plusieurs raisons. En premier lieu, pour la santé des athlètes. Sur le long terme je ne suis pas sûr que cela fasse du bien à la cheville de Nadal. Et en plus, les médicaments et encore plus les infiltrations n’ont pas qu’un effet de guérison, ça peut certainement avoir des effets sur la performance ou être détourné afin d’améliorer la performance, donc ça me semble très limite. […] Si un cycliste fait la même chose, déjà c’est interdit, mais quand bien même ça ne le serait pas, tout le monde lui tomberait dessus en le qualifiant de dopé parce qu’il y a un tel arrière‐plan culturel, de tels clichés attachés au vélo. Alors que des gens encensent Nadal pour être capable d’aller aussi loin dans la douleur. Je crois que Zlatan Ibrahimovic a également parlé de ses infiltrations à un genou. Ils passent pour des héros parce qu’ils vont loin dans la douleur, mais en fait, ils s’aident de substances pour aller loin dans la douleur et encore une fois, c’est très limite » déclarait le coureur de la Cofidis.

« Les injections anesthésiantes ne sont pas interdites »

Au micro de la RTS, Olivier Niggli, directeur général de l’Agence mondiale d’antidopage, s'est exprimé sur ce sujet brûlant : «  Si un produit est sur la liste des produits interdits, c’est qu’il a un effet sur les performances, qu’il est mauvais pour la santé, et qu’il est contraire à l’éthique du sport. Les injections anesthésiantes ne sont pas interdites. Ce n’est pas un oubli. La question s’est posée. Elle a été discutée. Ils ne figurent pas sur la liste car ils n’améliorent pas les performances et ne sont fondamentalement pas mauvais. Est‐ce une bonne pratique médicale ? Est‐il acceptable qu’un sportif de haut niveau se fasse des injections avant un match ? C’est un débat entre médecins et un débat sur l’éthique médicale. Rafael Nadal a remporté 13 titres à Roland‐Garros sans piqûre, ce n’est probablement pas grâce aux piqûres qu’il a gagné le 14. »  Une réponse qui a le mérite d’être claire. Pour rappel, Nadal s'est récemment fait traiter en Espagne afin de soulager sa douleur.

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